Pêche INN en Afrique : La CAOPA propose des solutions de lutte

La pêche artisanale est le secteur le plus important de l’économie des océans. Elle fournit des moyens de subsistance, des revenus, des emplois, et contribue à la sécurité alimentaire des centaines de millions de personnes en Afrique. Pour que ce travaille réalise, les acteurs dépendent de l’accès à des océans et des écosystèmes sains.

Cependant, leur activité leur avenir sont menacés par la mauvaise gestion des pêches, la pollution et la concurrence pour l’espace avec d’autres secteurs de l’économie bleue, et surtout la pêche illicite, non réglementée et non déclarée (INN). Cette dernière affecte de manière disproportionnée les communautés, leurs économies, la sécurité alimentaire et contribue de manière significative à l’extrême pauvreté.

« L’importance de la pêche INN dans le monde est estimée entre 10 à 35 millions de dollars US. L’Afrique avec 4,7 millions de dollars USD dont l’Afrique de l’ouest est devenue l’épicentre avec plus 2 millions USD de perte par an », selon le Chef d’équipe TA PESCAO /ECOWAS, le Dr Amadou TALL

Dr Amadou TALL
Dr Amadou TALL, Chef d’équipe TA PESCAO /ECOWAS

En 2021, la FAO a souligné qu’en moyenne l’Afrique de l’Ouest perd 2 milliards de dollars avec la pêche INN.

Pour la confédération africaine des organisations professionnelles de la pêche artisanale (CAOPA), l’un des aspects de la pêche INN qui affecte les acteurs le plus sont les incursions illégales de navires industriels dans les zones côtières, et les chalutiers qui causent les plus grands dommages.

Comme solutions, la CAOPA préconise ‘premièrement’ aux pays de s’attaquer à la pêche INN dans les zones côtières en introduisant, en étendant et en appliquant efficacement des zones d’exclusion de pêche industrielle côtière, exemptes de navires industriels tels que les chalutiers de fond destructeurs.

« Deuxièmement, la surveillance participative – c’est-à-dire lorsque les pêcheurs reçoivent des outils leur permettant d’informer directement les autorités des activités suspectes – peut être efficace, mais elle doit être renforcée avec une définition claire des rôles et des responsabilités des pêcheurs et des autorités. De plus, les autorités doivent également répondre efficacement lorsque les pêcheurs les contactent.

Il faut que les pays tiennent un registre des propriétaires bénéficiaires des navires de pêche. Cela permettrait d’identifier les personnes susceptibles de tirer profit de la pêche INN, et de prendre des sanctions suffisamment punitives et dissuasives. Les pays africains, lors de la rencontre des Ministres de la pêche ACP en avril dernier, se sont d’ailleurs engagés à enregistrer, lors de l’octroi d’une licence ou autorisation de pêche, les informations sur les propriétaires bénéficiaires, et de poursuivre et renforcer les sanctions envers ceux qui refuseraient de donner ces informations.

Enfin, la collaboration régionale en termes de suivi, contrôle et surveillance est essentielle. Un système régional de suivi des navires par VMS devrait être mis en place et géré de façon centralisée, avec les données VMS fournies au centre régional et mises à disposition de tous les états membres. Cela permettra également, lorsque les pêcheurs artisans ne sont pas présents, de voir quand un bateau entre dans une zone réservée à la pêche artisanale. »

Par Aliou DIALLO

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