COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Le 15 décembre 2023, Madagascar a publié son premier rapport FiTI, une initiative mondiale visant à promouvoir la transparence et la gouvernance participative dans le secteur des pêches. Ce rapport, élaboré par un groupe multipartite composé de représentants du gouvernement, du secteur privé et de la société civile, évalue la disponibilité et l’accessibilité de l’information sur six domaines thématiques, tels que définis par la norme FiTI.
Ces domaines couvrent des aspects essentiels de la transparence dans la gestion des pêches, tels que les lois, les arrangements fonciers, les accords d’accès, et les informations sur les pêches industrielles et artisanales de Madagascar, y compris les informations sur les navires, les licences et les captures.
Le rapport FiTI est le résultat de l’engagement de Madagascar à mettre en œuvre la FiTI, une démarche volontaire à laquelle le pays a adhéré en 2022.
Le rapport FiTI révèle qu’un nombre significatif d’informations sont désormais accessibles au public, notamment une liste exhaustive des lois et règlements relatifs aux pêches, une liste des navires de pêche industrielle, les paiements totaux pour les activités de pêche industrielle, et des informations de base sur la pêche artisanale à Madagascar (par exemple, le nombre de bateaux, les paiements). En même temps, le rapport met en évidence qu’un certain nombre de catégories importantes d’informations ne sont pas accessibles au public.
En particulier, il s’agit des accords d’accès à la pêche étrangère avec JAPAN TUNA et INTERATUN ; des captures annuelles enregistrées de la pêche industrielle pour toutes les espèces commerciales autres que les thonidés et les espèces apparentées (par exemple, les crevettes et les langoustines).
Le groupe national multipartite souligne également que l’état de la transparence des pêches reste fragile et incertain dans la mesure où les politiques et les pratiques observées depuis plusieurs années laissent penser qu’il sera difficile d’établir une transparence durable à long terme.
Des versions résumées et détaillées du nouveau rapport FiTI sont disponibles sur le site web du ministère des Pêches et de l’Économie bleue de Madagascar.
La CAOPA salue l’engagement et l’esprit d’ouverture du gouvernement Malgache à rendre disponibles ces données. En rendant ces informations librement accessibles à tous, le gouvernement de Madagascar favorise des débats publics mieux informés sur la gestion de la pêche et renforce la confiance, au niveau national et international, dans les autorités publiques et le secteur de la pêche.
En ce qui concerne la pêche artisanale, l’importance de la transparence est de garantir que les décisions relatives à la gestion de la pêche sont fondées sur les meilleures informations disponibles sur le secteur artisanal lui-même. Car très souvent, les connaissances publiques sur la pêche artisanale, y compris les activités post-capture et le rôle des jeunes et des femmes, ne sont pas disponibles et sont peu fiables. Cela peut contribuer à la négligence des enjeux et à la marginalisation des acteurs de cette filière.
La CAOPA invite les autorités de Madagascar de faire en sorte que les professionnels du secteur de la pêche artisanale s’approprient du contenu de ce rapport dans les langues qu’ils comprennent et sur des formats appropriés.
Ce rapport témoigne un engagement sérieux à mettre en œuvre la transparence dans la gestion des pêches, un idéal promu au niveau international et par l’Union africaine depuis de nombreuses années.
Cependant, dans de nombreux pays, les informations publiques sur le secteur de la pêche restent encore inaccessibles au public. Comme c’est le cas dans plusieurs pays africains où la pêche joue un rôle essentiel dans le développement, la réduction de la pauvreté et la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
La CAOPA espère que les Seychelles, la Mauritanie et maintenant le Madagascar seront une source d’inspiration pour les autres pays africains. Nous sommes encouragés par le fait que d’autres gouvernements africains s’engagent auprèsès de la FiTI pour explorer la possibilité de la rejoindre officiellement en tant que pays de mise en œuvre. Il s’agit de São Tomé et Príncipe, de la Guinée, de la Guinée-Bissau et du Maroc.
Communication CAOPA
Aliou DIALLO