Le plastique : Une menace pour la santé des océans, des écosystèmes et des communautés

Chaque minute, dans le monde, un million de bouteilles en plastique sont vendues, selon l’organisation des Nations Unies pour l’environnement. Tous les jours, les Américains utilisent à eux seuls 500 millions de pailles jetables. Et chaque année, cinq mille milliards de sacs en plastique sont utilisés sur la planète.

Des cas illustratifs

Autant des images fortes montrant des « champs de plastiques » sur le continent ont circulé dans les années 70 à maintenant, autant les plages et bords de mer et de rivières vivent cet envahissement par la matière plastique. Dans ces endroits les calebasses, les boites en cartons et les papiers d’emballages (dégradables à terme) ont été remplacés par des sacs et sachets en plastique. Mareyeurs, transformatrices, pêcheurs et autres acteurs secondaires laissent sur les rivages et en mer ces objets polluants.

La pollution des écosystèmes marins et côtiers par les activités humaines, y compris par le plastique, est aussi un fléau pour nos communautés. Il faut promouvoir l’utilisation de matériaux biodégradables, interdire l’utilisation des plastiques à usage unique qui polluent nos océans, investir dans le traitement des déchets qui jonchent nos plages et nos eaux.

Au Sénégal, le constat sur le long de la mer et autres endroits humides est « alarmant ». Certains observateurs affirment que « nos zones côtières sont devenues des dépotoirs de plastique ».

Cette « triste » réalité a poussé la Confédération Africaine des Organisations Professionnelles de la Pêche Artisanale (CAOPA) avec l’Association pour la Promotion et la Responsabilisation des Acteurs de la Pêche Artisanale Maritime (APRAPAM) à prendre l’initiative de nettoyer certaines plages du pays comme (Cayar, Joal-Fadiouth et Djiffer), et de sensibiliser des acteurs sur les dangers que peut causer la présence des plastiques en mer.

Ici, c’est le quai de débarquement de poisson à Kamsar (Guinée), situe à 360 Km de Conakry la capitale.

On n’est pas sur une plage de débarquement mais au fond de la baie de Hann, pour montrer le rôle des courants côtiers dans la circulation et l’accumulation des déchets rejetés.

La baie de Hann à Dakar (Sénégal)

TOUT CECI EST L’ŒUVRE DE L’HOMME

Expérience avec APRAPAM-CAOPA

Les communautés côtières sont en grande partie responsables de cette pollution du milieu marin. La non application des textes règlementaires pris par les autorités pour lutter contre la prolifération des déchets a aussi contribué à aggraver le phénomène.

EXEMPLE DE JOAL-FADIOUTH

Cette opération au niveau de l’AMP de Joal-Fadiouth a généré une quarantaine de tonnes de déchets dont 80% de plastique. Des observations ont permis de constater une présence significative de filets de pêche en monofilament sur les plages et fonds marins, dans une zone de ponte des tortues et de zones riches en herbiers marins.

Évacuation des déchets plastiques de la mer vers un dépotoir spécifique (Joal Fadiouth)
  • A pousser les investigations dans les pays voisins en Afrique de l’ouest : le constat est le même dans tous ces pays côtiers,
  • A chercher des partenaires pour une prise en charge effective des problèmes liés à la pollution par les plastiques et son impact sur la biodiversité marine et sur les activités de pêche artisanale.

ELABORATION D’UN PROGRAMME ET RECHERCHE DE PARTENAIRES.

Début 2019 des contacts sont établis avec le Réseau des Ecoles de Pêche Francophones (REPF) pour un nouveau projet de collaboration relatif à la lutte contre les déchets plastiques dans les océans.

 Le projet qui s’inscrit dans la foulée de l’adoption de la Charte du plastique par le dernier Sommet du G7 au Canada est appuyé financièrement par le ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec.

L’objectif principal du projet est d’accompagner la CAOPA et des organisations sénégalaises dans l’élaboration et la planification d’une campagne visant l’information et la sensibilisation de leurs membres à l’utilisation du plastique et à l’impact direct de leurs actions sur l’environnement qui les entoure, particulièrement l’environnement marin. Le projet vise ultimement la responsabilisation des acteurs de la pêche artisanale sénégalaise dans la protection des océans.

Différentes rencontres et initiatives sont lancées pour aborder la lutte contre les déchets plastiques au Sénégal. Un projet de programme pour un atelier de consultation sur la gestion des déchets plastiques est élaboré en mars 2020 pour soumission à l’Agence de la Francophonie lors de sa réunion prévue au premier semestre de la même année. Des contacts avaient été pris ou envisagées au Sénégal avec des structures intéressées parmi lesquelles le MEDD, l’UCAD (IUPA), l’ADEC, Tenn Bi, l’Océanium, RECUPLAST…et leurs partenaires, mais à l’arrivée de la pandémie Covid19 toutes les activités furent suspendues. 

ATTENTES POUR UN ACCORD INTERNATIONAL JURIDIQUEMENT CONTRAIGNANT

Un accord contraignant peut apporter un plus dans la santé des océans, préserver la biodiversité, protéger les zones côtières sensibles qui servent de frayères et de nurseries, sauvegarder les herbiers…Mais au vu des difficultés rencontrées dans l’application des lois et textes règlementaires dans nos pays, il faudrait envisager à accompagner ces procédures par une sensibilisation continue de l’ensemble des acteurs du domaine maritime et côtier, par un suivi dans l’application des mesures (comités national et international) et par l’application de sanctions dissuasives aux contrevenants. La CAOPA, le REPF et leurs collaborateurs peuvent apporter une contribution significative.

CAOPA/APRAPAM

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