La CAOPA vulgarise l’étude sur les enjeux de la zone de pêche artisanale en Gambie

Une étude commandée par la Confédération Africaine des Organisations professionnelles de Pêche Artisanale (CAOPA) avec l’appui de la Coalition pour des accords de pêche équitables (CAPE) et la Société suédoise pour la conservation de la nature (SSNC) met en lumière les défis auxquels est confrontée la zone de pêche artisanale en Gambie.

Cette étude a été réalisée dans le cadre de la célébration de l’Année Internationale de la Pêche et de l’Aquaculture Artisanales (IYAFA 2022), dont l’objectif est d’analyser les réglementations relatives à la pêche artisanale en Gambie, identifier les lacunes et proposer des recommandations.

Elle a été rédigée par Mme Diénaba Bèye Traoré, consultante internationale spécialisée en droit et gouvernance des pêches. La méthodologie utilisée par la consultante a été de discuter avec les pêcheurs locaux et l’analyse des réglementations nationales, internationales et régionales pertinentes.

Ainsi, son importance réside dans l’identification des lacunes des réglementations actuelles et la formulation de recommandations pour améliorer la situation de la pêche artisanale en Gambie.

Pour rendre public ce travail, la CAOPA avec le soutien de la CAPE a organisé le 19 juillet 2023, à Banjul, un atelier de restitution de l’étude.*

Le secrétaire général de la CAOPA, Dawda Foday Saine, a présenté les résultats du rapport d’étude. Sa présentation a porté sur les défis majeurs, les lacunes identifiées, ainsi que les recommandations stratégiques pour le secteur de la pêche artisanale en Gambie.

Après la présentation, un échange animé s’est instauré entre les participants et M. Saine, le présentateur du rapport. Au cours de ces discussions, les acteurs de la pêche artisanale ont eu l’occasion de partager leurs propres difficultés rencontrées au quotidien dans leur métier de pêcheurs. Cette interaction a permis de mieux cerner les responsabilités de chacun dans la recherche de solutions pour surmonter les obstacles et améliorer leur activité.

Cet atelier a été un moment crucial de partage et de prise de conscience collective, renforçant l’engagement en faveur d’une pêche artisanale durable et prospère en Gambie. Les résultats de cette étude fournissent une base solide pour élaborer des mesures concrètes visant à soutenir la communauté des pêcheurs et protéger nos ressources marines précieuses.

L’atelier a rassemblé une trentaine de participants, comprenant à la fois des professionnels de la pêche artisanale et des représentants de l’administration publique. Ils ont unanimement souligné l’importance de dédier une zone spécifique à la pêche artisanale, tout en veillant au respect des réglementations en vigueur.

Résumé

La Gambie dispose d’une zone réservée aux pêcheurs artisans dans les 12 premiers milles marins, ainsi que dans l’estuaire du fleuve Gambie et ses affluents. Cependant, de nouvelles règles ont été introduites en 2019, interdisant la pêche dans le premier mille marins à partir de la laisse de basse mer et autorisant la pêche par des chalutiers et des navires semi-industriels de moins de 50 TJB dans les 7 milles marins, à condition que les captures soient débarquées en Gambie. Les navires industriels de moins de 50 TJB sont autorisés à pêcher au-delà de 9 milles marins.

L’étude souligne les réglementations internationales, régionales et nationales qui s’appliquent à la pêche artisanale en Gambie. Bien que la Gambie ait ratifié plusieurs conventions et accords internationaux, certaines lacunes subsistent dans la législation nationale.

Lacunes et recommandations

Les problèmes identifiés comprennent le manque de surveillance, les conflits entre les pêcheurs artisanaux et les acteurs industriels, les réglementations confuses sur les zones de pêche et les difficultés liées à l’enregistrement des bateaux de pêche artisanale.

Pour remédier à ces problèmes, le rapport formule plusieurs recommandations. Il préconise notamment la mise à jour urgente du cadre juridique national sur la pêche, en adhérant aux instruments internationaux pertinents et en les incorporant dans la législation nationale. Il recommande également la création de commissions pour la gestion des licences et des arraisonnements, la traduction des réglementations dans des langues accessibles aux communautés de pêcheurs, et la promotion d’un règlement spécifique sur la pêche artisanale au niveau régional.

Pour le Président de la CAOPA, Gaoussou Gueye, « il est essentiel de prendre des mesures appropriées pour renforcer la gouvernance et promouvoir une pêche artisanale durable afin de garantir la préservation des ressources marines et de soutenir les communautés de pêcheurs dans leur subsistance ».

En définitive, l’objectif est de renforcer la gouvernance de la pêche artisanale en Gambie, de résoudre les conflits, d’améliorer le suivi et le contrôle, et de professionnaliser les métiers liés à la pêche artisanale pour garantir une gestion durable des ressources marines et contribuer à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté dans le pays.

Faut-il souligner qu’une série d’études sur les enjeux des zones de la pêche artisanale a été commanditée au Sierra Léone, au Ghana, au Madagascar, en Mauritanie, en République de Guinée, au Sénégal et en Gambie.

Aliou DIALLO, depuis Banjul

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