COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Mbour/ Sénégal : mardi 29 juin 2021- En mai 2021, la République des Seychelles a produit son premier rapport dans le cadre de l’Initiative pour la Transparence dans la Pêche (FiTI).
Ce rapport a été suivi un mois plus tard par le premier rapport de la Mauritanie. Ces rapports témoignent tous deux un engagement sérieux à mettre en œuvre la transparence dans la gestion des pêches, un idéal promu au niveau international et par l’Union africaine depuis de nombreuses années. Malheureusement, dans de nombreux pays, les informations publiques sur le secteur de la pêche restent encore inaccessibles au public. Comme c’est le cas dans beaucoup de pays africains où la pêche joue un rôle essentiel dans le développement, la réduction de la pauvreté et la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
A l’instar de la communauté internationale et des gouvernements, la CAOPA, en tant qu’organisation œuvrant pour le renforcement des droits et moyens de subsistance des communautés de pêche artisanale en Afrique, reconnaît que la transparence constitue un élément essentiel dans la gestion des pêcheries africaines. L’acte posé par la Mauritanie constitue un pas positif vers la mise en œuvre des Directives volontaires pour une pêche artisanale durable ainsi que du Cadre politique et de la stratégie de réforme de l’Union africaine pour la pêche et l’aquaculture. Alors que la pêche en Afrique a fait l’objet de beaucoup de publicité négative, il s’agit ici d’une réalisation positive qui doit être largement reconnue et célébrée.
Les rapports FiTI des Seychelles et de la Mauritanie ont publié des informations d’une importance capitale sur le secteur de la pêche. Les points forts de ces rapports incluent :
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Un résumé concis des lois et politiques existantes dans le domaine de la pêche, y compris la manière dont la gouvernance foncière dans le domaine de la pêche fonctionne dans les deux pays. Le processus de mise en œuvre de la FiTI a révélé que la connaissance des règles et réglementations en matière de pêche était incomplète chez de nombreuses parties prenantes.
- La publication d’informations gouvernementales et les connaissances sur l’état des ressources qui restent des domaines à améliorer dans l’avenir.
- La publication pour la première fois des contrats d’accès aux ressources avec les pays tiers.
- Des informations détaillées sur la liste des navires de pêche étrangers autorisés dans les eaux territoriales du pays, y compris des informations sur les recettes publiques et les captures déclarées. Cela inclut une liste de 452 navires de pêche industrielle en Mauritanie.
- De nouvelles informations sur la nature et la valeur des subventions gouvernementales accordées aux Seychelles pour la pêche artisanale, y compris les subventions pour le carburant.
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La publication des données officielles existantes sur l’importance de la pêche artisanale, y compris l’identification des informations manquantes. En Mauritanie, il s’agit d’informations portant sur 6 809 pirogues et près de 25 000 pêcheurs artisans.
En assurant le libre accès de ces informations à tous, les gouvernements de la Mauritanie et de Seychelles favorisent des débats publics mieux informés sur la gestion de la pêche et en se faisant renforce la confiance, au niveau national et international, et surtout sur le secteur de la pêche. Concernant la pêche artisanale, l’importance de la transparence est de garantir des décisions relatives à la gestion de la pêche fondées sur les meilleures informations disponibles sur le secteur artisanal. Trop souvent, les informations publiques sur la pêche artisanale, y compris les activités post-capture et le rôle des femmes, ne sont pas disponibles et sont peu fiables. Cela peut contribuer à la négligence des enjeux et à la marginalisation des acteurs de cette filière.
La FiTI a été élaborée dans le cadre d’un processus multipartite auquel ont participé des gouvernements d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie et d’Europe, des représentants de la pêche à grande et à petite échelle, ainsi que de nombreuses organisations internationales et nationales de la société civile. Elle fournit la seule norme complète sur ce que les gouvernements devraient publier sur le secteur de la pêche, et elle offre un moyen crédible de vérifier si cette information est complète et la meilleure disponible. La CAOPA a été impliquée dès le début du processus l’élaboration du standard FiTI et est représentée au sein du Conseil d’administration de la FiTI. L’Afrique joue un rôle clé dans le développement et la promotion de la FiTI, dont le secrétariat international est basé aux Seychelles.
Nous espérons que les Seychelles et la Mauritanie seront une source d’inspiration pour les autres pays africains. Nous sommes encouragés par le fait que d’autres gouvernements africains s’engagent auprès de la FiTI pour explorer la possibilité de la rejoindre officiellement en tant que pays de mise en œuvre. Il s’agit de São Tomé et Príncipe, de la Guinée, de la Guinée-Bissau, du Maroc, et du Sénégal
Nous exhortons donc les autres pays africains à s’engager dans ce processus. L’Union africaine peut soutenir ce processus en continuant à plaider pour les plus hauts niveaux de transparence dans le domaine de la pêche et en envisageant d’apporter un soutien politique à la FiTI. Cela réitérerait l’engagement de l’UA en vue de son Agenda 2063 et son aspiration à développer l’économie bleue de l’Afrique d’une manière transparente et inclusive. Cela inciterait les 38 pays côtiers africains et les six nations insulaires, ainsi les autres nations de pêche dans le monde à améliorer le cadre international de la gouvernance des océans. Cette question devrait être considérée comme une priorité afin que la transparence dans les pêcheries africaines soit une réalité conformément aux objectifs de l’Année internationale de la pêche et de l’aquaculture artisanales 2022.
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