Ghana: Vers un plan d’action pour la mise en oeuvre des Directives volontaires SSF

“Ils ont nourri le monde. Ils sont venus d’un endroit où ils ont été ignorés. Et maintenant, pour la première fois, le monde regarde dans leur direction. Ils sont trop importants pour être ignorés… La vie des pêcheurs artisans compte”, Rebecca SACKEY-MENSAH, Manager à la commission des pêches du Ghana.

La Confédération africaine des organisations professionnelles de la pêche artisanale (CAOPA) en partenariat avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, Bureau régional pour l’Afrique (FAORAF) et le Ghana National CANOE Fishermen Council (GNCFC) ont organisé un atelier de « partage d’information et de sensibilisation sur les Directives volontaires de la FAO pour une pêche artisanale durable (PAD).

Du 21 au  22 juin 2021, à Ada, dans la région du Grand Accra (110 Km d’Accra), l’atelier a mobilisé une quarantaine de professionnels de la pêche artisanale, des organisations d’appui de la société civile, des représentants des administrations concernées (recherche, administrations en charge de la pêche, de l’environnement, de l’éducation, etc.), et du personnel de la FAO régionale.

L’objectif était d’«échanger sur le contenu et l’approche des Directives volontaires PAD… pour une mise à niveau des parties prenantes; et porter la réflexion vers le développement d’un plan d’action national pour une pêche artisanale durable».

 Durant les deux jours, les participants se sont penchés sur le contenu des Directives PAD, la situation de la pêche artisanale au Ghana, les voies et moyens de mise en œuvre des Directives SSF au niveau national (Plan d’actions national) notamment : [identifier les aspects et enjeux les plus urgents à prendre en compte tels que par exemple : la sécurité alimentaire, la lutte contre la pauvreté, la création et la consolidation des emplois, la gouvernance mettant en exergue l’équité principalement à l’égard des femmes, la gestion durable des ressources dans un environnement favorable] ; recenser les axes prioritaires d’interventions éventuels et les parties prenantes ; enfin, la mise en place d’un dispositif opérationnel de coordination et de suivi et d’évaluation des activités.

Le Représentant pêches et aquaculture de la FAO-RAF a déclaré : « cet atelier s’inscrit dans le prolongement d’une collaboration de longue date entre la FAO, ses membres d’Afrique subsaharienne et la CAOPA, et fait partie du processus mondial visant à garantir la durabilité des pêches à petite échelle ».

Ndiaga GUEYE affirme que la pêche à petite échelle joue un rôle important dans la réduction de la pauvreté et la sécurité alimentaire dans la région de l’Afrique. Elle est également un maillon d’une longue chaîne d’activités sociales, culturelles et économiques qui contribuent au bien-être des communautés locales et de la société en général, pour laquelle la pêche ne constitue pas seulement une activité économique, mais fait également partie de la culture, de l’identité et du mode de vie des communautés de pêcheurs.

« La mise en œuvre des Directives Volontaires PAD doit être considérée comme un processus progressif. Son histoire éclairant le présent, permettant aux acteurs de la pêche artisanale d’accéder à un espace formel pour exprimer leurs points de vue sur la future gouvernance de la pêche artisanale », conseille M. GUEYE.

Importance de la pêche artisanale au Ghana

Le Ministre des pêches, de l’aquaculture et du développement du Ghana a indiqué que la pêche artisanale et les femmes transformatrices de poisson jouent un rôle important dans le développement et la gestion de la pêche dans nos pays respectifs. Selon l’honorable Mavis Hawa KOOMSON, au Ghana, la production de poisson du sous-secteur de la pêche artisanale représente plus de 70% de la production nationale totale par an. Le numéro du ministère rapporte : « 14% de la main-d’œuvre dans l’industrie de la pêche sont des femmes et que 60% des personnes impliquées dans le sous-secteur post-capture sont des femmes ». C’est pourquoi elle a reconnu que les pêcheurs artisans et les femmes transformatrices de poisson constituent l’épine dorsale des industries de la pêche au Ghana.

Pour sa part, le Représentant exécutif du Ghana National CANOE Fishermen Council (GNCFC) a souligné l’importance du secteur au Ghana. « Au Ghana, la pêche est la principale source d’emploi, d’alimentation et de nutrition pour plus de 200 communautés de pêcheurs vulnérables », a déclaré Nana Jojo SOLOMON.

Selon lui, la pêche fournit des moyens de subsistance à plus de 2,7 millions de Ghanéens tout au long de la chaîne de valeur, et des emplois directs à plus de 140 000 pêcheurs (pêcheurs artisanaux) dans les quatre régions côtières du Ghana.

En tant que centre des activités régionales de pêche industrielle et artisanale, précise-t-il, le Ghana est bien placé pour jouer un rôle de premier plan dans la formulation de la politique régionale et dans la lutte contre la pêche illégale, tandis que la surveillance et la pression des États voisins peuvent favoriser les progrès au niveau national.

C’est pourquoi le professionnel de la pêche artisanale a indiqué : « pour rendre opérationnel les Directives Volontaires PAD, un comité provisoire multi-acteurs comprenant le Ministère de la Pêche et du Développement de l’Aquaculture, la Commission de la Pêche, le Ministère de l’Environnement, etc. va être constitué pour la mise en œuvre du DV PAD ».

Ce comité provisoire, dit-il, facilitera par la suite la création d’un comité permanent chargé de mettre en œuvre les DV PAD au Ghana. Et de rappeler que les résultats de l’atelier sont importants dans la perspective de l’année internationale de la pêche et de l’aquaculture artisanales en 2022.

A la fin des travaux, les participants ont identifié des priorités pour la mise en œuvre des Directives PAD, et émis six principales recommandations :

  • Le Ministère de la Pêche et du Développement de l’Aquaculture, la Commission de la Pêche, (MoFAD/FC) doit faciliter la mise en place d’un comité multipartite/sectoriel/disciplinaire pour superviser la mise en œuvre des directives PAD.
  • Le MoFAD/FC doit promouvoir la sensibilisation des pêcheurs et des parties prenantes aux directives PAD.
  • Renforcer les capacités des associations de pêcheurs et de toutes les parties prenantes concernées.
  • incorporer les directives PAD dans la législation sur la pêche.
  • Le MoFAD/FC collabore avec les parties prenantes concernées pour mettre en œuvre les directives relatives aux sciences de la vie.
  • Les associations de pêcheurs doivent promouvoir l’inclusion des femmes dans la mise en œuvre des lignes directrices relatives aux sciences de la vie.

Aliou DIALLO

Responsable Communication

 

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