La Confédération Africaine des Organisations professionnelles de la Pêche Artisanale (CAOPA) a exprimé ses préoccupations lors de l’Assemblée générale du Conseil consultatif de l’union européenne (UE) sur la pêche à longue distance (LDAC) qui s’est tenue à Stockholm (Suède) le 25 mai 2023. Le président de la CAOPA, Gaoussou Gueye, a mis en avant la perspective des pêcheurs artisans sur les effets de la Politique Commune de la Pêche (PCP) de l’Union européenne dans les zones côtières des pays tiers.
Dans son discours, Gaoussou Gueye a souligné l’importance de la transparence dans les accords de pêche entre l’UE et les pays tiers. Il a salué les progrès réalisés depuis sa demande adressée au Parlement européen en 2011, mais a également identifié des lacunes persistantes. Comparant les accords de l’UE avec ceux conclus avec d’autres partenaires tels que la Russie et le Japon, M. Gueye a noté que les accords de l’UE étaient en avance en termes de transparence. Cependant, il a évoqué la nécessité d’améliorer les évaluations des accords de pêche en mettant en évidence les impacts sur les femmes du secteur et en examinant attentivement la mise en œuvre de la clause sociale.
Le président de la CAOPA a souligné l’importance de la participation informée des acteurs à la gestion des activités de pêche en Afrique. Il a noté que les organisations de pêche artisanale et de la société civile étaient de plus en plus consultées dans le cadre des évaluations et des négociations des accords de pêche depuis la réforme de la PCP.
Toutefois, il a exhorté à une consultation plus systématique des parties prenantes et à leur participation lors des rencontres de commission mixte chargées de l’examen de la mise en œuvre des accords de pêche.
Gaoussou Gueye a également soulevé des préoccupations concernant l’utilisation de l’appui sectoriel dans les accords de pêche. Il a regretté le manque de transparence dans l’utilisation des fonds et l’absence de participation des représentants de la pêche artisanale et de la société civile dans la planification, la mise en œuvre et l’évaluation de ces activités. Il a déclaré que l’opinion publique africaine avait parfois une mauvaise perception de l’UE en tant que partenaire dans le domaine de la pêche en raison de l’opacité entourant l’appui sectoriel.
Gueye a plaidé à une plus grande transparence et à une meilleure implication des parties prenantes pour assurer l’efficacité de ces actions et les avantages pour les populations locales.
Un autre point soulevé par le président de la CAOPA était l’accès des bateaux européens aux ressources de pêche africaines. Il a appelé à une réforme du système d’allocation des ressources basé sur les décisions prises au niveau des Organisations régionales de gestion des pêches (ORGP), afin de favoriser la pêche artisanale et de garantir un accès équitable et durable aux ressources.
M. Gueye a insisté sur l’importance de mesures de conservation efficaces, telles que l’arrêt de la capture des juvéniles, pour permettre la reconstitution des stocks de thon dans l’océan Indien et préserver les écosystèmes marins.
Pour finir, Gaoussou Gueye a souligné la nécessité de respecter les conditions prévues dans les accords de pêche, en particulier en ce qui concerne les zones de pêche et les sociétés mixtes. Il a appelé à une réglementation plus stricte et à une couverture des sociétés mixtes par la Politique Commune de la Pêche (PCP) de l’UE, afin d’éviter les pratiques de pêche illicite et de garantir une exploitation transparente et équitable des ressources.
Il a encouragé la prise en compte des politiques de l’UE dans leur ensemble, soulignant l’importance de l’économie bleue, de l’aide au développement, du commerce et de la conservation de l’environnement dans le cadre des accords de pêche.
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