La Conférence Ministérielle sur la Coopération entre les États Africains Riverains de l’Océan Atlantique (COMHAFAT) en partenariat avec l’organisation intergouvernementale d’information et de coopération pour la commercialisation des produits de la pêche en Afrique (INFOPÊCHE) a organisé, à Abidjan, un atelier du 10 au 12 mars 2022.
Sous le thème : « accès au marché régional et international des produits de la pêche et de l’aquaculture », l’atelier avait pour but « de contribuer à un meilleur accès du marché régional et international des produits de la pêche et de l’aquaculture ».
De façon spécifique, ajoute-t-on, c’est de renforcer le rôle et l’importance des produits de la pêche et de l’aquaculture dans la croissance économique, à travers une meilleure contribution à la balance commerciale et à la balance des paiements.
La rencontre a réuni des représentants des États membres, d’organisations de producteurs, d’Infopêche, des promoteurs privés et responsables du secteur des pêches des économies maritimes, de la COMHAFAT, etc.
La Confédération africaine des organisations professionnelles de la pêche artisanale (CAOPA) a été représentée par son président, Gaoussou GUEYE. Il a fait une présentation sur « le rôle de la pêche artisanale dans le commerce international des produits de pêche : cas du Sénégal ».
Dans son exposé, M. GUEYE a déclaré que la pêche joue un rôle essentiel dans l’élimination de la faim, la promotion de la santé, la création d’emplois et la réduction de la pauvreté.
En 2019, précise-t-il, les exportations de produits de la pêche et de l’aquaculture ont été évaluées à 161 milliards de dollars US au niveau mondial, soit 87 milliards dans les pays en développement.
Citant un rapport de la FAO de 2014, le numéro un de la CAOPA souligne que, 12,3 millions de personnes travaillent dans la pêche, soit plus de 7,5 millions d’hommes et 2,3 millions de femmes dans la pêche artisanale. « En Afrique subsaharienne, le poisson représente en moyenne 22 % de l’apport en protéines, et dans certains pays, ce niveau dépasse les 50 % », indique-t-il.
Au regard de ce constat, Gaoussou GUEYE fait savoir qu’aujourd’hui, plus de 800 millions d’humains souffrent de malnutrition chronique. Et le défi principal reste à savoir comment nourrir la planète et préserver les ressources pour les générations futures.
Commerce de produits halieutiques et leur place dans l’économie du Sénégal
Ce pays de 700 kilomètres de côte maritime a 17% de la population qui dépendent de la pêche. Et la valeur commerciale estimée des exportations en 2020 se chiffre à 249,61 milliards de FCFA.
Le rapport de présentation du projet de budget 2021 du ministère des pêches et de l’économie maritime, consulté par la CAOPA souligne qu’en 2019, la production a atteint 566 693 tonnes dont 80% proviennent de la pêche artisanale.
La pêche contribue à hauteur de 3,2% au PIB national et 12% au PIB du secteur primaire.
La pêche joue un rôle clé dans la nutrition et la sécurité alimentaire avec une contribution de 70% aux apports en protéines d’origine animale. Au Sénégal, la consommation moyenne per capita est estimée à 29kg/an.
Commerce de produits halieutiques
Le commerce de produits halieutiques est un peu complexe et obéit à certaines règles notamment les règles d’origine.
Un autre rapport de la Direction des Industries de Transformation de la Pêche (DITP) indique qu’en 2020, le flux de produits halieutiques partant ou sortant du Sénégal est estimé à un volume de 363 942,28 tonnes contre 391 077,22 t
onnes en 2019, soit une baisse de 6,94% en valeur relative (- 27 134,94 tonnes).
Pour la valeur commerciale estimée (VCE), elle s’élève à 297,89 milliards de FCFA, contre 402,84 milliards de FCFA en 2019 soit un repli de 26,06%.
L’ensemble des échanges effectués ont concerné 68 pays dont 28 en Afrique, 19 en Europe dont 15 dans l’Union européenne (UE), 15 en Asie et 6 en Amérique. Sur les 68 pays, les 15 pays concentrent plus de 90,55% du volume et 87,24% de la VCE des échanges.
Exportations de produits de la pêche
Les exportations de produits de la pêche au cours de l’année 2020 ont atteint un volume de 291 087,05 tonnes contre 285 237,07 tonnes en 2019, soit un accroissement de 2,05% en valeur relative (+5849,98 tonnes).
Pour la valeur commerciale, elle est estimée à 249,61 milliards de FCFA contre 294,53 milliards de FCFA en 2019 soit une baisse de 15,25%.
Les exportations représentent 80% du volume des échanges correspondant à 83,8% de la valeur commerciale estimée.
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Mamadou Aliou DIALLO