Toubacouta – Ce mardi 21 février 2023, une délégation de la Confédération africaine des organisations professionnelles de la pêche artisanale (CAOPA) a rendu visite à un groupements d’intérêt économique (GIE) de femmes, dans la commune de Toubacouta (Îles du Saloum).
Conduite par le Président Gaoussou Gueye et de Mamadou Faye appui technique de la CAOPA, en compagnie du coordinateur du Conseil Local de la Pêche Artisanale (CLPA) de Toubacouta, Arfan Barro, la délégation est venue s’imprégner des conditions de travail du GIE, dénommé YONNE DIOFFOR. Ce, pour voir dans quelle mesure elle peut appuyer pour améliorer leurs conditions de vie et de travail, tout en développant leur croissance économique.
Situé dans la commune de Toubacouta, arrondissement de Foundione, région de Fatick, le village de Némah Ba, la délégation a été accueillie par les femmes du GIE dans une ambiance festive.
Les échanges entre la délégation de la CAOPA et les membres de YONNE DIOFFOR ont duré une heure d’horloge.
Après avoir souhaité la bienvenue à la mission, la secrétaire générale du GIE, Mme Gnima DIOUF, a développé les différentes activités que mènent son Yonne Dioffor. Selon elle, pour subvenir aux besoins de leurs familles respectives, elles font l’élevage des huîtres (Yeet = volute ; Pañ = arche ; Yoxoos = huître des palétuviers ; Toufa = murex [en wolof], langue locale, NDLR).
Difficultés
La porte-parole du GIE souligne qu’elles travaillent dans des conditions très précaires, ne respectant pas les normes de sécurité et d’hygiène.
« Nous travaillons sous le soleil, à l’air libre et dans la poussière. En termes d’intrants pour l’élevage des guirlandes, tout est cher. Par exemple, nous utilisons du bois rond pour les lignes des guirlandes dont la durée de vie est d’un an. Un seul morceau coûte 1750 FCFA. Et chaque année il nous faut renouveler. C’est cher, parce que nous utilisons beaucoup de bois et c’est une source de déboisement de notre mangrove », explique-t-elle.
Quant au lieu de séchage et de conditionnement pour avoir des produits de mer de qualité et compétitifs sur le marché, Dame Gnima Diouf est catégorique : « On n’a pas de clé de séchage. […] Donc nos produits ne peuvent être compétitifs par rapport à ceux de Gnodior », déplore-t-elle.
Pour changer la donne, elle a plaidé pour un site amélioré qui répond aux normes de qualité, d’hygiène et de sécurité.
Ecoutant les doléances, le Président Gueye a rassuré le GIE que la CAOPA va se battre auprès de ses partenaires pour aider à répondre aux préoccupations du GIE de femmes Yonne Dioffor, au nombre de 60.
Avant de prendre congé du GIE à Néma Bah, la délégation a été invitée à visiter la mangrove avec une dizaine de femmes du GIE où elles élèvent des huîtres.
Constat est impressionnant !
Au milieu des eaux, dans les bras de mer, le GIE fait l’élevage des huîtres. Et en haute marée, les risques sont énormes. Car les femmes sont dépourvues d’équipements adéquats de tout genre ; chaussures, gants, filets, moyens de transport, etc. Mais elles restent déterminées, parce que c’est leur VIE, elles la vivent de façon pleine.
Par ailleurs, pour continuer à bénéficier le don de la nature, le GIE appuyé par quelques hommes a fait le reboisement de plusieurs hectares. Il a l’intention de pérenniser cette pratique pour le bonheur des générations actuelles et futures. De belles INITIATIVES à ACCOMPAGNER !
Faut-il noter que ce même GIE fait des activités de maraîchage. Il explique 11 hectares de terre où on y cultive du piment, des oignons, des aubergines, du gombo, des choux-fleurs, etc.
En 2021, le GIE a bénéficié l’appui de la banque mondiale pour la réalisation d’une clôture grillagée de 800 mètres, d’un forage de 63 mètres, équipé d’une pompe solaire de 40m3/H et d’une installation de réseau d’irrigation par aspersion.
Par Aliou DIALLO
Depuis Toubacouta