La pointe de #Sangomar longtemps chantée par les poètes et les pêcheurs artisans va-t-elle devenir sous peu leur cauchemar au-delà de tous les bénéfices économiques attendus de l’exploitation des puits de pétrole et du gaz ?
WoodSide vient d’annoncer le démarrage imminent de forage des puits d’exploration pour la phase 1 du champ pétrolier de Sangomar et la mise en garde aux pêcheurs par rapport à un périmètre de sécurité de 500 mètres.
Nous entrons dans la phase réelle et pratique de « l’exploitation » aux conséquences jusqu’alors théorisées dans les débats ou écrits dans un langage incompréhensible aux communautés des pêcheurs artisans.
On sort de l’imaginaire ! Et on est en droit de se poser des questions de fond sur les dispositions prises par l’entreprise pour en informer les pêcheurs artisans par des canaux encore plus appropriés (radios communautaires, réseaux sociaux, organisations professionnelles, CLPA, réseaux de quais de pêches, réseau des femmes transformatrices, etc.) dans un langage accessible (français, anglais, Wolof, Sérère …)
L’administration des pêches et la recherche sont au cœur du système et ne devraient pas être en reste dans cette communication tout le long de la côte sénégalaise. Car ce ne sont pas seulement les autochtones qui pêchent dans cette zone.
Sur le plan de la sécurité, le balisage de la zone désormais interdite aux pêcheurs artisans est à faire, et de la belle manière.
Le périmètre de forage est la zone directement impactée, théâtre des opérations mais les déchets ou résidus vont se répandre au-delà de cette limite physique, pouvant même atteindre les mangroves.
Il est imminent de prendre des dispositions adéquates pour faire un suivi rapproché par la recherche (#CRODT) sur les changements induits au niveau de la zone périphérique afin d’alerter les pêcheurs.
Vivement pour une communication face to face avec les acteurs de la pêche artisanale !
Pour une gestion durable des ressources halieutiques et une bonne cohabitions entre l’exploitation pétrolière, gazière et la pêche, il est louable que les parties prenantes (administration, société civile et les organisations professionnelles de pêche artisanale) travaillent synergie.
Mbour, le 16 septembre 2022