La Confédération Africaine des Organisations Professionnelles de la Pêche Artisanale (CAOPA) en partenariat avec Community Action for Nature Conservation (CANCO) a célébré, le 21 novembre 2022 la Journée Mondiale de la Pêche, au port de pêche de #Shimoni, Comté de #Kwalé, région de Mombasa, au Kenya. Le thème retenu est : « Investir dans la protection sociale pour assurer une transformation bleue équitable dans le secteur de la pêche ».
L’évènement, présidé par le ministre des mines, des pêches et de l’économie bleue, a rassemblé des membres du gouvernement du Kenya, des autorités locales, des membres de la CAOPA venus d’une dizaine de pays et de ses partenaires, tels que : la Société suédoise pour la conservation de la nature (SSNC), la Coalition pour un accord de pêche équitable (CAPE), Pain pour le Monde (PPM), AFRIFISH-net, etc.
Cette célébration a été suivie de deux jours d’ateliers, du 22 au 23 novembre 2022 à Mombasa. Elle intervient dans cadre de l’Année internationale de la pêche et de l’aquaculture artisanales (IYAFA 2022). L’événement a été utilisé pour sensibiliser sur l’appel à l’action de la pêche artisanale.
Appel à l’Action
En cette année, les pêcheurs d’Afrique, du Pacifique, d’Amérique centrale et du sud, d’Asie et d’Europe, ont lancé un Appel à l’Action dans lequel cinq domaines d’action sont identifiés.
Cet appel a été lancé par la CAOPA en partenariat avec des organisations de pêche artisanale d’autres continents, d’abord lors du Sommet UE-Afrique, en février, ensuite lors de la rencontre des Ministres des pêches des pays d’Afrique Caraïbe et Pacific (ACP) au Ghana, en avril, lors de la Conférence des Nations unies sur l’Océan à Lisbonne, en juin, et enfin, lors de la 35ème session du Comité des Pêches de la FAO à Rome, en septembre 2022.
La CAOPA a profité de cette occasion pour présenter les priorités d’action et discuter des nouvelles étapes à suivre.
L’assistant en langues et communication de la COAPA a énuméré les points suivants : ‘’Garantir d’urgence un accès préférentiel et cogérer 100 % des zones côtières ; Garantir la participation des femmes et soutenir leur rôle dans l’innovation ; Protéger la pêche artisanale des secteurs concurrents de l’économie bleue ; Faire preuve de transparence et de redevabilité dans la gestion de la pêche ; Construire des communautés résilientes face au changement climatique et donner des perspectives à la jeunesse”.
« Pour donner un avenir digne et durable à la pêche artisanale africaine, nous demandons à nos États de mettre le cap sur l’Objectif de Développement Durable 14.b, et de garantir l’accès aux ressources et aux marchés pour la pêche artisanale », a souligné Khady GUEYE.
Par ailleurs, le rôle primordial des Directives volontaires visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale dans le contexte de la sécurité alimentaire et de l’éradication de la pauvreté établies par le FAO a été mis en lumière tout au long des travaux. Selon la chargée des programmes à la CAOPA, ces directives constituent le seul instrument international exclusivement réservée à la pêche artisanale.
Plusieurs présentations ont porté sur l’IYAFA, le Cadre Politique et la Stratégie de Réforme de la pêche et de l’aquaculture en Afrique, la gestion des ressources halieutiques, la cogestion, le changement climatique, le financement etc.
Sur les stratégies du changement climatique, le Directeur exécutif de CANCO, M. Becha Hadley déclare que tous les 47 comtés du Kenya, les pêcheurs « doivent être impliqués dans le développement de politiques et de stratégies en matière de changement climatique afin de prendre en compte la résilience, l’adaptation et l’atténuation des communautés dans les plans du gouvernement et de s’assurer qu’ils sont financés ».
Possibilités de mise en œuvre de l’appel à l’action de la pêche artisanale
Avant la fin des travaux, plusieurs propositions ont été faites.
La guinéenne, trésorière de la CAOPA, Mme Kadiatou Bangoura a suggéré de faire « une diffusion d’informations aux communautés côtières sur l’appel à l’action ; soutenir les femmes et assurer leur participation à la pêche ».
Le Coordinateur des jeunes de la CAOPA Angelo Matagili a souhaité une collaboration avec les gouvernements, les agences industrielles/le secteur privé pour aller à l’action.
Les représentants de l’Uganda, de Gambie, du Sénégal, de la plateforme Afrifish-net ont proposé entre autres : l’organisation des réseaux et groupes de femmes pêcheurs existants ; Se concentrer spécifiquement sur les femmes en reconnaissant leur rôle dans le secteur de la pêche ; l’identification des lacunes existantes, des stratégies et des mesures pour les combler et de protéger la SSF de la concurrence des autres secteurs de l’économie bleue ; l’implication des femmes et du SSF dans les discussions sur les stratégies de pêche.
Au niveau continental/global
Les participants sont unanimes que l’espace pour la pêche artisanale est garanti au niveau de l’Union Africaine. Ils recommandent, en tant qu’acteurs, de continuer à faire du plaidoyer pour passer à l’action. Ce, par le biais des organes économiques régionaux.
Ainsi, les chefs d’État sont invités à répondre aux attentes de la pêche artisanale. Car, ils sont tenus responsables de la mise en œuvre du cadre et de la stratégie de l’UA en matière de pêche.
Au niveau national, il a été recommandé de partager les informations relatives à l’appel à l’action, se mettre en réseau, création d’alliances et de coalitions ; création du groupe WhatApp ; recherche et science pour la conservation, la gestion et la protection des sciences de la vie, en s’appuyant sur les institutions existantes.
Les participants à l’atelier se sont engagés, au retour dans leurs pays respectifs, « de sensibiliser les organisations professionnelles à signer ‘l’Appel à l’Action de la pêche artisanale, mais aussi de demander aux gouvernants de “PASSER À L’ACTION”.
Visite de terrain
Avant la clôture des travaux de l’atelier, une excursion a été faite sur un site de débarquement dans la localité de #Shanzu où les participants ont observé l’espace de : fabrication des pirogues à fibre de vers, du site de conservation des produits halieutiques, du bureau de la coordination de la cogestion et de la sécurité maritime ainsi que la mangrove (protégée).
Rendez-vous en novembre 2023, dans un autre pays.
Quelle belle expérience !
Mamadou Aliou DIALLO