Trois réseaux panafricains, la CAOPA, AFRIFISH-NET et AWFISHNET, unissent leurs voix pour souligner, auprès de la FAO, la nécessité d’adapter la lutte contre la pêche INN aux spécificités de la pêche artisanale.
La déclaration conjointe présentée ce 16 janvier 2024, au Sous-Comité sur la gestion des pêches de la FAO par la CAOPA, AFRIFISH-NET et AWFISHNET souligne la menace persistante de la pêche illégale pour l’avenir de la pêche artisanale africaine. Les trois réseaux partagent l’avis de la FAO selon lequel la lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) dans toutes ses formes est cruciale pour garantir une gestion durable des ressources marines.
« La pêche INN, en particulier les incursions de navires utilisant des engins destructeurs dans les zones côtières, demeure un défi majeur pour la pêche artisanale africaine. Ces pratiques sont directement liées à la surpêche, posant ainsi un risque significatif pour la sécurité alimentaire des communautés dépendantes de la pêche », ont-ils souligné.
La déclaration souligne les lacunes actuelles dans la lutte contre ces incursions, mettant en avant la surveillance participative comme une solution prometteuse. Cependant, les pêcheurs signalent des défis liés à la surveillance participative, tels que le manque de soutien logistique, administratif et financier, ainsi que des risques personnels considérables associés à leurs efforts de défense des zones de pêche locales.
Pour remédier à ces problèmes, Les signataires invitent la FAO à faciliter une discussion entre ses membres, les pêcheurs artisans et la société civile pour développer une surveillance participative efficace.
Les réseaux soulignent également l’importance de concevoir des solutions adaptées aux contextes socio-économiques et culturels spécifiques des pêcheurs artisans. Reconnaissant la gestion informelle et traditionnelle qui prévaut dans de nombreuses pêcheries artisanales, ils mettent en garde contre la criminalisation de comportements traditionnels en l’absence de consultations adéquates des pêcheurs lors de l’élaboration de nouvelles réglementations qui les affectent.
‘La solution pour éviter cette criminalisation des pêcheurs réside dans leur participation à la gestion, y compris pour la mise en place de mécanismes de lutte contre la pêche INN au sein de la pêche artisanale. Les pêcheurs peuvent eux-mêmes contribuer à cette lutte contre la pêche INN, via l’utilisation de technologies numériques peu coûteuses sur les bateaux et les sites de débarquement, pour, par exemple, l’enregistrement de leurs captures et ainsi éviter que leur pêche soit considérée comme non documentée’.
Cette déclaration conjointe fait écho à l’appel à l’action de la pêche artisanale en Afrique. La collaboration entre les réseaux panafricains et la FAO représente une lueur d’espoir pour des solutions durables, reconnaissant le rôle crucial des pêcheurs dans la préservation des ressources marines. La mise en œuvre de mesures concrètes et la reconnaissance des pratiques traditionnelles sont essentielles pour garantir la pérennité des communautés dépendantes de la pêche et assurer une sécurité alimentaire robuste.