La première réunion du sous-comité de la FAO sur la gestion de la pêche, qui se tient du 15 au 18 janvier à Rome en Italie, a ouvert des discussions cruciales sur les pratiques actuelles de gestion, mettant particulièrement en lumière la pêche artisanale. La reconnaissance croissante de l’importance de ce secteur par la communauté internationale a été soulignée durant les échanges.
Avec d’autres organisations de pêche artisanale et les organisations qui les soutiennent, la CAOPA a, dans une déclaration commune, salué la proposition de la FAO de se concentrer sur la conception d’approches et d’outils de gestion qui seraient les plus adaptés à une pêche artisanale durable: ‘À cet égard, nous pensons que l’approche la plus appropriée est de donner la priorité à des programmes de gestion transparents, collaboratifs, sensibles aux considérations de genre, tout en garantissant le respect des droits fonciers et des droits d’accès des communautés de pêche artisanale’.
Afin de lutter contre la surexploitation des ressources et la destruction des écosystèmes (en particulier dans les zones côtières), les signataires ont demandé la fermeture des zones côtières à la pêche industrielle et à d’autres activités destructrices et polluantes, telles que la production d’énergie en mer, le tourisme et les usines de farine de poisson. Comme cela a été souligné dans le cadre de l’Appel à l’Action lancé par les pêcheurs en 2022, Ces zones réservées à la pêche artisanale devraient être entièrement cogérées par le biais de cadres juridiques spécifiques qui définissent clairement les rôles et les responsabilités des autorités et des communautés de pêche.
Toutefois, dans un contexte où l’économie bleue est en plein essor, ‘la gestion des pêches ne peut à elle seule garantir la durabilité des pêches’. Une approche préventive, la transparence et la participation effective des communautés de pêche artisanale devraient guider toute nouvelle utilisation de l’océan : ‘toute nouvelle utilisation de l’océan susceptible d’avoir un impact négatif sur les écosystèmes et les communautés qui en dépendent ne devrait pas être autorisée’.
Les signataires soutiennent également la proposition de la FAO visant à élaborer une feuille de route qui garantirait une gestion efficace de 100 % des pêches maritimes et continentales, afin de garantir des stocks sains et d’assurer des moyens de subsistance équitables : ‘Étant donné la crise alimentaire imminente, en particulier dans les pays en développement, et le rôle clé que joue le poisson dans la nutrition humaine, un objectif supplémentaire devrait être de maximiser la contribution de ces pêches à la sécurité alimentaire’.
Dans cette optique, les systèmes d’allocation d’accès aux ressources devraient donnent la priorité à ceux qui pêchent de la manière la plus durable d’un point de vue environnemental et social et qui contribuent le plus à la sécurité alimentaire, en privilégiant le poisson destiné à la consommation humaine plutôt qu’à la chaîne de valeur de transformation des produits de la pêche (la farine et l’huile de poisson par exemple).
« Dans le cadre de ses efforts visant à garantir une gestion efficace de toutes les pêches, nous pensons que la création d’une nouvelle ORGP pour la gestion des petits pélagiques en Afrique de l’Ouest devrait être une priorité, car ces ressources partagées, dont certaines sont considérées comme surexploitées, constituent un pilier essentiel de la sécurité alimentaire dans la région », ont souligné les signataires.