La Confédération africaine des organisations professionnelles de la pêche artisanale (CAOPA) a pris position sur l’objectif des Nations unies de déclarer 30% des terres et des océans du monde comme zones protégées d’ici 2030, dans le cadre de l’initiative 30 x 30.
A ce titre, le président de la CAOPA, Gaoussou Gueye, a fait une présentation en ligne, lors du symposium de la COMHAFAT, du 09 au 10 mai 2023. Son exposé a porté sur « la perspective de la pêche artisanale africaine sur la conservation marine et la sécurité alimentaire ».
M. Gueye a déclaré que la CAOPA reconnaît que les zones protégées peuvent être efficaces pour restaurer et conserver la biodiversité et soutenir les communautés côtières qui dépendent de la pêche pour leur subsistance et leur sécurité alimentaire. Cependant, pour que l’initiative 30 x 30 réussisse, la CAOPA souligne l’importance d’approches participatives et transparentes pour localiser ces zones et élaborer des règles sur les activités commerciales qui y sont autorisées.
Selon M. Gueye, les communautés de pêche artisanale africaines ont une expérience riche et variée de conservation de la nature et des éco-systèmes côtiers à travers des systèmes traditionnels, tels que l’interdiction de pêcher dans certaines zones ou pendant certaines saisons. Ainsi, la CAOPA appelle à ce que les communautés de pêche artisanale soient des partenaires actifs de toute initiative de conservation, y compris les aires marines protégées.
Par ailleurs, il souligne l’importance de prendre en compte les coûts sociaux et économiques de la mise en place d’une zone protégée pour les communautés de pêche artisanale qui vivent aux alentours.
En effet, “si les pêcheurs sont impliqués dans la gestion de l’aire marine protégée, cela a un coût en termes financiers mais aussi en termes de temps dédié à cette activité par les pêcheurs“, à fait remarquer Gaoussou Gueye.
Ainsi, la CAOPA appelle à la documentation, la prise en compte et la compensation sérieuse de ces coûts pour que l’initiative soit fructueuse.
Enfin, la CAOPA souligne que la protection de 30 % des océans d’ici à 2030 ne doit pas détourner les gouvernements africains d’une attention plus globale à la gestion de la mer. Les zones protégées ne sont pas un remède miracle à la surexploitation des ressources ou à la pollution marine qui asphyxie les écosystèmes. Donc, la CAOPA appelle à une vision cohérente de gestion durable et équitable des ressources de la mer pour l’ensemble de la zone économique exclusive, avec les aires marines protégées comme simples outils de cette gestion.
Communication CAOPA