Mbour, du 21 au 23 juillet 2022-La Confédération Africaine des Organisations professionnelles de Pêche Artisanale (CAOPA) organise du 21 au 23 juillet 2022 un « atelier de formation sur la Convention 188 de l’organisation internationale du travail (OIT) sur le travail dans la pêche : une question d’avenir pour la pêche artisanale africaine ».
L’activité qui regroupe 35 participants vise à promouvoir la ratification et la mise en œuvre de la C 188 de l’OIT dans tous les pays africains.
La Convention 188 sur le travail dans la pêche a été adoptée en 2007 par les représentants des gouvernements, des travailleurs et des employeurs au niveau de l’OIT. Elle a pour objectif « d’assurer que les pêcheurs bénéficient de conditions décentes pour travailler à bord des navires de pêche en ce qui concerne les conditions minimales requises pour le travail à bord, les conditions de service, le logement et l’alimentation, la protection de la sécurité et de la santé au travail, les soins médicaux et la sécurité sociale ».
La C188 traite de divers aspects qui n’avaient pas été retenus par les instruments précédents : rapatriement, recrutement, soins médicaux à bord, santé et sécurité au travail, protection sociale, respect et application.
De nos jours, le principal défi pour l’avenir de la pêche, c’est de donner la perspective de trouver dans la pêche artisanale des conditions de travail sûres et décentes pour éviter, comme c’est trop souvent le cas aujourd’hui, que les pêcheurs soient victimes d’accidents en mer ou exercent leurs activités à bord dans de mauvaises conditions.
Cela a été rappelé dans l’appel à l’action qui a été lancé, par les acteurs de la pêche artisanale de six continents à l’occasion de l’Année Internationale de la Pêche et de l’Aquaculture artisanale.
La signature par les pays africains, et la mise en œuvre de la convention 188 de l’organisation internationale du travail (OIT) dans la pêche artisanale permettra d’améliorer la sécurité en mer des pêcheurs artisans.
Actuellement, le Sénégal, le Maroc, le Congo, l’Angola, la Namibie et l’Afrique du sud sont les pays africains qui ont ratifié la convention 188 de l’OIT sur les conditions de travail dans le secteur de la pêche.
Les pays qui ratifient la Convention doivent élaborer des lois, règlements ou autres portant sur une série de points qui sont essentiels pour promouvoir des conditions de travail sûres et décentes dans la pêche artisanale.
La Convention prévoit une mise en œuvre progressive afin de donner à certains pays la possibilité de prendre plus de temps pour appliquer certaines dispositions pour certains types de bateaux. Cette disposition est utile pour la pêche artisanale où beaucoup d’activités sont encore informelles. Cette approche de mise en œuvre progressive devrait faciliter la ratification de ce texte par les pays africains car elle prend en compte leurs difficultés à remplir toutes les obligations de la Convention du fait des insuffisances de leurs infrastructures et de leurs institutions.
D’autres partenaires de nos pays, sensibles à cet aspect des conditions de travail en mer pour la pêche artisanale, comme la FAO, l’Union européenne, l’Union Africaine et la CEDEAO, devraient également être impliqués pour la promotion de la ratification et la mise en œuvre de cette convention, au bénéfice, notamment, de la pêche artisanale africaine.
Cet atelier se déroule dans le contexte de l’Année Internationale de la Pêche et de l’Aquaculture Artisanales (IYAFA 2022), dont l’objectif consiste à « promouvoir la pêche et l’aquaculture artisanales ».
Cet atelier cible les professionnels de la pêche artisanale, les parlementaires, l’administration des pêches, la Société civile, les institutions internationales, régionales et sous régionales de pêche, l’OIT, la FAO, l’UE, l’UA, etc.
Ainsi, de façon spécifique, l’atelier va « examiner les besoins dans la pêche artisanale africaine par rapport aux enjeux, pertinents, portés par la Convention C188. Cela passe par :
- La fixation d’un âge minimum pour l’embarquement ;
- L’organisation d’un examen médical ;
- L’élaboration de la liste d’équipage ;
- Les conditions de rapatriement des pêcheurs ;
- Les conditions de recrutement ;
- Les conditions sanitaires à bord ;
- Les conditions de sécurité à bord ;
- La fourniture d’alimentation et d’eau potable à bord ;
- La formation de membre(s) d’équipage pour donner les premiers soins à bord ;
- La prévention des accidents du travail, des maladies professionnelles et des risques liés au travail à bord ;
- L’assurance progressive d’une protection de sécurité sociale pour les pêcheurs et leur famille.
La CAOPA propose une série de mesures concrètes à soutenir, notamment la formation des capitaines de pirogues, les conditions de travail décentes, l’utilisation de nouvelles technologies (géolocalisation, etc.), et la sensibilisation des pêcheurs aux enjeux de sécurité à bord.
Aliou DIALLO