Le 25 juin de chaque année, est célébrée la Journée des gens de mer. Cette année, 2022, le thème choisi par l’Organisation Maritime Internationale (OMI) est : “Vos voyages – passés et présents, partagez vos périples maritimes”. Les gens de mer ont tous des parcours différents, mais tous sont confrontés à des défis similaires. L’objectif est de s’intéresser aux voyages des gens de mer, en quoi ils ont consisté, à la manière dont les choses ont évolué au fil du temps et ce qui demeure au cœur de la réalité des gens de mer.
A cette occasion, la Confédération africaine des organisations professionnelles de la pêche artisanale (CAOPA) interpelle les États africains à œuvrer pour améliorer les conditions de travail des acteurs de la pêche artisanale africaine.
L’organisation continentale souligne qu’il existe des instruments internationaux pour améliorer les conditions de travail du secteur de la pêche artisanale. C’est le cas de la ‘’Convention 188 de l’OIT sur le travail dans la pêche, et les Directives Volontaires de la FAO pour une Pêche artisanale durable et le guide de la FAO’’.
- La Convention 188 de l’OIT sur le travail dans la pêche
La Convention sur le travail dans la pêche, adoptée en 2007 par les représentants des gouvernements, des travailleurs et des employeurs au niveau de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a pour objectif «d’assurer que les pêcheurs bénéficient de conditions décentes pour travailler à bord des navires de pêche en ce qui concerne les conditions minimales requises pour le travail à bord, les conditions de service, le logement et l’alimentation, la protection de la sécurité et de la santé au travail, les soins médicaux et la sécurité sociale ». Ce texte traite de divers aspects qui n’avaient pas été retenus par les instruments précédents : rapatriement, recrutement, soins médicaux à bord, santé et sécurité au travail, protection sociale, respect et application.
Par rapport aux autres instruments de l’OIT portant sur la pêche, la CAOPA note que c’est la première fois qu’une convention englobe aussi la pêche artisanale continentale et maritime. La Convention inclut dans son champ d’application les grands et les petits bateaux, pontés ou non, et les pêcheurs à bord.
Les pays qui ratifient la Convention devront élaborer des lois, règlements ou autres portant sur une série de points qui sont essentiels pour promouvoir des conditions de travail sûres et décentes dans la pêche artisanale.
Pour que les pouvoirs publics soient vraiment capables de faire respecter lois et règlements, il sera nécessaire de procéder à une réorientation majeure ou une rationalisation des administrations chargées de la pêche, des affaires maritimes, de la sécurité des bateaux, du travail. Une telle évolution s’avère indispensable pour aider les pays africains à adopter des mesures législatives pertinentes.
Quatre pays africains ont ratifié la Convention 188 de l’OIT sur le travail dans la pêche : le Congo (2014), l’Angola (2016), la Namibie (2018), le Sénégal (2018)
« Nous recommandons aux autres pays africains de suivre l’exemple de ces 4 pays et de ratifier la Convention 188 de l’OIT sur le travail dans la pêche, et de chercher les voies et moyens pour l’appliquer afin d’améliorer les conditions de travail des pêcheurs artisans », a plaidé le Président de la CAOPA, Gaoussou GUEYE.
- Les Directives Volontaires de la FAO pour une Pêche artisanale durable et le guide de la FAO pour la durabilité sociale dans les chaînes de valeur pêche et aquaculture
Toute la chaîne de valeur de la pêche artisanale n’est pas couverte par la Convention 188 de l’OIT.
L’amélioration des conditions de travail est une des préoccupations principales des femmes dans la pêche artisanale africaine. Cette préoccupation a été prise en compte par les Directives volontaires visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale dans le contexte de la sécurité alimentaire et de l’éradication de la pauvreté, notamment dans le chapitre :
Développement social, emploi et travail décent :
Dans ce chapitre, les Directives contiennent des indications concernant la situation socioéconomique des travailleurs et travailleuses du secteur de la pêche artisanale et de leurs communautés.
« Les États se doivent de promouvoir la protection des travailleurs du secteur de la pêche artisanale. […] Il faut que les États prennent des mesures en vue de concrétiser progressivement le droit de travailler dans des conditions conformes aux normes internationales et nationales relatives aux droits humains.
Toutes les parties s’efforcent de garantir la prise en compte de la question de la santé et de la sécurité au travail comme faisant partie intégrante de la gestion des pêches et des initiatives de développement du secteur », peut-on lire dans ce chapitre des Directives PAD.
Pour cela, la CAOPA recommande aux pays africains ‘’de mettre en œuvre les Directives volontaires de la FAO visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale par des plans nationaux d’action nationaux élaborés de manière transparente, participative et sensible aux enjeux de genre’’.
Aliou DIALLO