Les quinze organisations signataires de la déclaration commune sur l’intégration de la biodiversité dans la gestion de la pêche lancent un appel vibrant à la reconnaissance des droits des communautés de pêche artisanale et des Peuples Autochtones. Cette déclaration intervient à l’occasion de la première session du Sous-comité COFI FAO, du 15 au 18 janvier.
Depuis des siècles, les pêcheurs artisans locaux et les Peuples Autochtones ont joué un rôle central dans la gestion durable des ressources naturelles marines. Représentant 90 % des travailleurs de la pêche et contribuant à hauteur de 40 % des captures mondiales, ces communautés méritent une attention particulière lorsqu’il s’agit d’intégrer la biodiversité dans la gestion de la pêche.
Le nouveau Cadre Mondial pour la Biodiversité, avec ses objectifs axés sur la reconnaissance des droits humains, offre une opportunité unique de placer ces acteurs au centre des discussions. La Convention sur la diversité biologique, quant à elle, représente une avancée majeure en intégrant une approche sensible au genre, soulignant les droits spécifiques des femmes dans ce contexte.
Les signataires de la déclaration saluent l’engagement de la FAO à soutenir la pêche artisanale conformément aux Directives volontaires pour une pêche artisanale durable. Cependant, la mise en œuvre des engagements sur la biodiversité repose sur les États.
C’est pour cela qu’ils appellent la FAO à soutenir « l’élaboration des plans d’action nationaux transparents, participatifs et sensibles au genre, reconnaissant le rôle crucial des communautés locales de pêche et des Peuples Autochtones dans la conservation de la biodiversité ».
En ce qui concerne les aires marines protégées (AMP), les signataires saluent l’accent mis par la FAO sur les approches participatives. Ils soulignent l’existence déjà en place de territoires marins/côtiers gérés par les communautés de pêche artisanale et les Peuples Autochtones. Ainsi, la FAO est encouragée à soutenir ses membres en identifiant et reconnaissant ces zones et en mobilisant des ressources pour ces initiatives de conservation.
L’appel des quinze organisations signataires résonne comme une invitation urgente à une action concertée. La reconnaissance des droits des communautés de pêche artisanale et des Peuples Autochtones, la mise en œuvre de plans d’action nationaux et le soutien aux initiatives de conservation communautaires sont cruciaux pour intégrer efficacement la biodiversité dans la gestion de la pêche. Leur rôle, longtemps sous-estimé, est essentiel pour assurer la durabilité des écosystèmes marins et des moyens de subsistance qui en dépendent.