Hommage à Antonia Adama Djalo, Vice-présidente de la CAOPA
“C’est avec beaucoup d’émotion que je prends la parole, au nom de CAPE et de tous les partenaires de la CAOPA, pour rendre hommage à une femme exceptionnelle, une leader courageuse, une voix puissante des communautés côtières de Guinée-Bissau et d’Afrique, une amie aussi: Antonia Adama Djalo.
Sa disparition nous laisse toutes et tous avec un vide immense. Mais en même temps, elle nous oblige à nous souvenir de son héritage avec respect et avec gratitude.
Adama était une femme qui, avec peu de moyens mais une volonté inébranlable, a su transformer des vies, faire entendre les voix souvent ignorées, et défendre sans relâche les droits des femmes de la pêche artisanale africaine.
Elle connaissait la pêche comme sa poche, mais elle connaissait encore mieux les luttes des femmes qui travaillent sous le soleil, entre la fumée des fours, les filets des pêcheurs, les enfants qui courent, avec l’angoisse d’avoir de moins en moins de poissons à transformer. Elle savait ce que cela signifie de se lever avant l’aube pour nourrir sa famille, pour envoyer ses enfants à l’école, pour faire tourner une économie locale trop souvent oubliée des politiques nationales et internationales.
Armée de son sourire et de son rire communicatifs, Antonia parlait fort, mais juste. Dans les réunions avec les autorités nationales et internationales, comme dans les assemblées de professionnels, elle portait haut la parole des femmes, réclamant pour elles reconnaissance, accès aux ressources, travail décent, justice.
Elle nous a appris que le combat pour la dignité des femmes dans la pêche artisanale africaine était aussi un combat pour l’avenir des communautés, pour la souveraineté alimentaire, pour la protection de l’environnement littoral. Au-delà des barrières de langue et de culture, Adama liait le local au global, le quotidien à la vision. Elle était cette passerelle, ce trait d’union entre les traditions de la pêche artisanale et les transformations du secteur à venir.
Aujourd’hui, nous pouvons la pleurer, mais nous devons surtout lui faire une promesse : celle de continuer son combat pour les femmes. La promesse de ne pas laisser sa voix s’éteindre. La promesse de poursuivre le chemin qu’elle a tracé avec tant de courage et de lucidité.
Il faut que son nom reste vivant dans nos mémoires, mais surtout dans nos actions, les actions des femmes et des hommes professionnels de la pêche, comme celles des partenaires qui les soutiennent.
Repose en paix, Adama. Ta lumière continue de briller.”
Béatrice Gorez, Coordinatrice CAPE, au nom des partenaires de la CAOPA
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