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Le jeudi 10 octobre, le président de la Confédération Africaine des Organisations Professionnelles de la Pêche Artisanale (CAOPA), M. Gaoussou Gueye, s’est rendu dans une ferme piscicole innovante située dans le comté de Kilifi, à Mombassa, au Kenya. Cette visite l’a permis de découvrir un projet mené par des jeunes entrepreneurs, démontrant une approche moderne et durable de la pisciculture, de la production jusqu’à la transformation du poisson.

Une ferme gérée par la jeunesse 

À son arrivée, M. Gueye a été chaleureusement accueilli par les gestionnaires de la ferme, accompagnés de Mercy Mghanga et Dorcas Malogho, membres de la CAOPA. Lors de la visite, l’un des responsables de la ferme a présenté le processus de production en expliquant comment cette exploitation intègre des techniques modernes pour la purification de l’eau de mer et la production de repas pour poissons à partir de cultures locales. Il a souligné : “Ici, nous utilisons des méthodes modernes de purification de l’eau salée pour cultiver nos poissons. Nous produisons également de la farine de poisson à partir de grains que nous cultivons nous-mêmes, tels que le maïs, le soja, le moringa et le manioc.” 

Ce modèle repose entièrement sur l’engagement des jeunes. Ils créent ainsi un écosystème où la responsabilité est partagée avec la nouvelle génération. Le manager a également précisé que leur objectif est d’impliquer principalement des jeunes n’ayant pas eu la chance d’aller à l’école ou qui se retrouvent sans emploi, leur offrant ainsi une opportunité de s’intégrer professionnellement. Ils forment ces jeunes à la gestion de la ferme piscicole, du processus de reproduction à la transformation du poisson.

L’innovation au cœur de la pisciculture

Le manager a également partagé leur méthode novatrice pour améliorer la qualité de la production : “Nous obtenons nos stocks de géniteurs dans différentes régions du pays pour garantir une race de très haute qualité. Nous soumettons ensuite les stocks à des températures plus élevées afin de collecter des œufs de haute qualité et en grande quantité. En plus de cela, nous formons également d’autres jeunes à mettre en place ce genre de projet et, si nécessaire, nous adaptons les systèmes aquacoles pour leur permettre de réussir.”

Ces techniques novatrices, combinées à une approche durable et à la gestion responsable des ressources locales, permettent à cette ferme de se positionner comme un modèle pour la pisciculture en Afrique.

Un projet inspirant pour l’Afrique

M. Gaoussou Gueye s’est dit impressionné par ce projet piscicole mené par des jeunes. Ce qui l’a particulièrement marqué, c’est la capacité de ces jeunes entrepreneurs à produire eux-mêmes l’alimentation des poissons en utilisant des cultures locales comme le haricot, le mil et le moringa. “C’est un exemple inspirant pour l’ensemble du continent africain. Ce projet montre comment les jeunes peuvent jouer un rôle clé dans la quête de l’autosuffisance alimentaire en Afrique,” a-t-il déclaré.

Il a également encouragé les dirigeants africains à suivre cet exemple en soutenant la jeunesse et en formant un noyau représentatif de jeunes capables d’innover et de conduire le développement de leurs communautés. Selon M. Gueye, des projets comme celui de Kilifi sont essentiels pour permettre à l’Afrique de répondre aux besoins croissants de sa population en matière de sécurité alimentaire.

Cette visite démontre que la pisciculture peut non seulement contribuer à la sécurité alimentaire du continent, mais aussi offrir des opportunités économiques pour les jeunes. La ferme piscicole de Kilifi, avec ses pratiques innovantes et durables, est un exemple à suivre pour l’avenir de la pêche artisanale en Afrique.

Mamadou Aliou DIALLO