La Gambie a accueilli du 17 au 18 septembre 2021, un atelier de formation pour les professionnels de la pêche artisanale du Sénégal et de Gambie. Sous le thème : « Formation sur la gestion de la ressource : Cas des petits pélagiques », l’atelier a été organisé par la Confédération africaine des organisations professionnelles de la pêche artisanale (CAOPA) en partenariat avec l’Association nationale des opérateurs de la pêche artisanale de Gambie (NAAFO).
L’objectif de l’atelier est de renforcer les capacités, les compétences et le partenariat entre les organisations professionnelles et le gouvernement afin d’améliorer la cogestion des ressources halieutiques au profit des générations actuelles et futures.
Il s’est tenu sous la présidence du Représentant du Ministère en charge des pêches et de l’eau de la Gambie. L’atelier a regroupé une trentaine de participants composés des membres de NAFOO de la Gambie et du CONIPAS du Sénégal. L’équipe de coordination de CAOPA et les agents du service des pêches ont supervisé les travaux pendant les deux jours.
Le Chef de l’unité de vulgarisation du département des pêches, Momodou CHAM a fait l’état des lieux du secteur en Gambie. Selon lui, le pays dispose d’un plateau continental d’environ 4 000 km2 et une zone économique exclusive (ZEE) d’environ 10 500 km2.
« La Gambie offre un grand potentiel de contribution au développement socio-économique si les ressources halieutiques sont gérées de manière durable. On estime que la zone offre un grand potentiel pour apporter une contribution substantielle au développement socio-économique de la Gambie », relativise M. Cham.
Par ailleurs, précise-t-il, « plus de 500 espèces de poissons marins ont été recensées dans les eaux gambiennes ; elles sont généralement classées comme démersales (vivant sur le fond) et pélagiques (vivant en surface). Les démersaux comprennent : les crevettes, les mérous, les daurades, les grognements, les crocodiles, les anguilles, etc. Quant au groupe des petits pélagiques, il comprend les deux sardinelles (Saridnella aurita et Sardinella maderensis), la bonga/alose (Ethmalosa fimbriata), les chinchards (Trachurus trecae, Trachurus trachurus et Caranx rhoncus) et le maquereau (Scomber japonicas) ».
Le secrétaire général de la CAOPA, Dawda Fodey SAINE déclare que cette formation est importante car elle permet de renforcer les capacités des pêcheurs en matière de gestion responsable de la pêche, y compris les instruments de pêche contraignants et non contraignants.
Pour lui, un aspect important de la gestion durable est le fait que beaucoup de ces ressources sont des stocks de poissons partagés, et exploités par les pêcheurs des pays voisins, en particulier le Sénégal. D’où la nécessité d’une coopération régionale.
« La pêche étant une ressource naturelle renouvelable, elle ne peut produire qu’une quantité limitée de poissons sur une base annuelle. La plupart des preuves scientifiques et des connaissances locales des utilisateurs des ressources suggèrent que le potentiel de production maximum a déjà été atteint pour la plupart des ressources halieutiques de la région et dans certains cas, il a même été dépassé », a informé Dawda Saine.
Dans ce cas, préconise le secrétaire général, la mise en place de mesures visant à pérenniser ces bénéfices est une priorité essentielle. Et d’alerter : « Si des dispositions de gouvernance efficaces ne sont pas mises en place, la générosité qui peut être récoltée de la mer sera mise en péril, avec pour conséquences une baisse de l’approvisionnement alimentaire et des revenus des pêcheurs, des poissonniers, des transformateurs de poisson et des exportateurs ».
Le formateur de la rencontre, Mamadou FAYE, Biologiste, a déroulé six modules comme : « connaitre l’historique du développement des pêches ; savoir pourquoi il est nécessaire de gérer les ressources halieutiques ; connaitre les outils et dispositions de gestion aux différents niveaux : international, régional, et national ; connaitre ce qu’est la gestion rationnelle des ressources halieutiques ; connaitre ce qu’est la cogestion des ressources halieutiques ; et connaitre ce qu’est la conservation des ressources halieutiques ».
Ces modules de formation ont un fort potentiel de reproduction et d’extension aux niveaux régional et continental. Il est prévu que le matériel de formation développé dans le cadre de ce programme soit utilisé pour d’autres formations dans d’autres régions d’Afrique grâce à la facilitation et à la coordination de la CAOPA.
La formation a constitué un cadre d’amélioration des connaissances des participants en matière de gestion et de conservation des ressources halieutiques. Une brochure de 126 espèces marines de l’Afrique de l’ouest a été mise à la disposition des participants. Ce, dans le but de conduire à un changement de comportement pour une gestion durable des ressources halieutiques.
Des recommandations pour un partenariat entre l’Association Nationale des Opérateurs de la Pêche artisanale (NAAFO) et le Conseil National Interprofessionnel de la Pêche Artisanale au Sénégal (CONIPAS) pour la mise en place d’une commission mixte ont été formulées.
Après cet atelier de deux jours, la CAOPA a apporté son soutien à la commémoration de la journée mondiale du nettoyage (19 septembre) sur le site de débarquement de poissons de Tanji en Gambie. Le matériel de soutien comprend 10 brouettes, 10 pelles, 10 râteaux, cinq douzaines de gants, 100 T-shirts, etc.
Mamadou Aliou DIALLO
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