DÉCLARATION DE LA CAOPA
Elle est lue par Isaac Nana KWEIGYAH, de la cellule des jeunes de la CAOPA, du Ghana.
Saly/ Sénégal, le 21 novembre 2021
Chers participants,
‘’L’Année Internationale de la Pêche Artisanale et de l’Aquaculture (AIPA) est lancée !
Réunis ces deux derniers jours, nous, la Confédération Africaine des Organisations Professionnelles de la Pêche Artisanale (CAOPA), avec des membres dans 27 pays africains, représentant les hommes et les femmes de la pêche artisanale maritime et continentale, avons clarifié ce que nous en attendons.
Notre premier objectif est de garantir à nos pêcheurs l’accès sécurisé à des ressources halieutiques abondantes dont ils ont besoin. Les pêcheurs connaissent le poisson mieux que quiconque. Avec un soutien approprié, les communautés de pêcheurs sont les mieux placées pour gérer les pêcheries côtières, y compris les zones désignées comme zones marines protégées, et y faire revenir le poisson.
Mais cela ne doit pas être gâché par une mauvaise gouvernance.
Nos efforts ne doivent pas être ruinés par le manque de reconnaissance de notre secteur par nos autorités, qui s’explique par le manque de données sur notre secteur et le manque de visibilité de la contribution de nos hommes et de nos femmes au bien-être de nos compatriotes.
Nos efforts ne doivent pas être ruinés par nos autorités qui accordent trop d’accès à la pêche destructrice, laissant la pêche illégale et irresponsable se dérouler en toute impunité.
Nos efforts ne doivent pas être ruinés par l’exploitation du pétrole et du gaz, par la destruction des mangroves et des sites de débarquement et de transformation pour construire des hôtels de luxe, des zones industrielles polluantes ou des usines de farine de poisson.
Nos efforts de gestion ne doivent pas être ruinés par la cupidité et la corruption, qui se produisent la plupart du temps dans l’obscurité des bureaux, mais aussi parfois sur nos plages, dans le secteur artisanal.
Comme le dit le proverbe : “Quand tu pointes un doigt pour accuser quelqu’un, il y a trois doigts qui pointent vers toi”. Notre premier devoir est d’être des acteurs responsables si nous voulons être des gestionnaires responsables de nos pêcheries.
Au début de notre discussion, notre Secrétaire Général a rappelé sa fierté de voir comment, après dix ans d’existence, la CAOPA a réussi à donner confiance aux communautés pour revendiquer leurs droits, pour faire valoir leurs avantages, en termes sociaux, économiques et culturels et en tant que gestionnaires des écosystèmes côtiers mais aussi pour assumer leurs devoirs.
Nous sommes également fiers après avoir écouté toutes les expériences positives partagées hier, en particulier celles des femmes, sur la façon dont elles ont, avec de petits moyens, amélioré les conditions de vie de toute leur communauté.
Le message que nous avons reçu est clair : que ce soit pour améliorer les techniques de transformation ou pour accroître la disponibilité de matières premières abordables, l’innovation est la clé de la survie de notre secteur.
Tout au long de l’année prochaine, nous, la jeune génération de leaders de la CAOPA, aiderons nos leaders de la CAOPA en frappant sans relâche aux portes de nos décideurs, aux niveaux régional, national, africain et leur demanderons de nous confier la co-gestion de nos zones côtières et d’y investir, avec un soutien humain et matériel suffisant.
Nous leur demanderons de soutenir les innovations dans la chaîne de valeur, en particulier les activités des femmes, en fournissant des infrastructures et des services appropriés.
Hier, nous avons appris que le président de la CAOPA a été élu à la tête de la plateforme africaine des acteurs non étatiques de la pêche promue par l’Union africaine.
Cela nous rend tous fiers, mais, surtout, cela nous donne l’espoir que nos voix seront entendues par tous les pays membres de l’Union africaine.
Avec autant d’opportunités pour faire de l’Année internationale de la pêche artisanale et de l’aquaculture un succès en Afrique, nous, la jeune génération de dirigeants de la CAOPA, avons une voie claire à suivre.
Avec l’énergie de notre jeunesse, avec l’expérience de nos aînés, en suivant leurs traces, en passant par les portes qu’ils ont ouvertes pour nous, nous n’avons qu’un seul message à adresser à nos décideurs :
Soyez prêts, nous arrivons !
Vive la pêche artisanale africaine !’’