Célébration de la journée internationale des droits des femmes de la pêche artisanale africaine
Abidjan, le 08 mars 2023, Bourse de travail de Treichville
La célébration de la journée internationale des droits des femmes de 2023 arrive après l’Année Internationale de la Pêche et de l’Aquaculture Artisanales (IYAFA 2022). C’est l’occasion pour les femmes de la CAOPA de célébrer, mais aussi de s’engager pour l’avenir de ce secteur qui fait vivre plus de 100 millions de personnes en Afrique.
Nous, représentant, les femmes professionnelles de la pêche artisanale africaine, souhaitons d’abord remercier les autorités de la République de Côte d’Ivoire, nos frères et sœurs de la FENASCOOP-CI, pour avoir permis de nous rencontrer pour échanger sur nos inquiétudes.
Pour la deuxième fois, nous célébrons cette journée à Abidjan, après l’édition de 2013, avec le gouvernement et tous les acteurs réunis. Nous saluons tous les efforts fournis par les uns et les autres pour la réussite de cet évènement.
Nous, femmes de la CAOPA, sommes porteuses d’innovations pour une pêche durable, et contribuons à la sécurité alimentaire, à l’éradication de la pauvreté et à la création d’emplois.
Pour valoriser nos actions, nous avons besoin d’avoir accès aux ressources halieutiques, accès aux services et infrastructures, et d’être reconnues comme parties prenantes dans les processus de prise de décisions.
Chaque jour, au prix de grandes difficultés, le travail de nos pêcheurs et pisciculteurs artisans, de nos femmes transformatrices, des mareyeurs et des mareyeuses, permet de nourrir des centaines de millions de personnes sur notre continent. Et cela même durant la crise de la Covid 19.
Durant l’année 2022, la CAOPA a soutenu les demandes de la pêche artisanale africaine énoncées dans « l’Appel à l’Action de la pêche artisanale » que nous avons largement évoqué durant les deux jours d’atelier précédant cette cérémonie.
Cet appel a été lancé par la CAOPA en collaboration avec des organisations de pêche artisanale de cinq autres continents dans lequel nous demandons à nos gouvernements de mettre en place, de façon participative, transparente et sensible aux enjeux de genre, des plans d’actions nationaux s’articulant autour de cinq priorités d’action.
Pour donner un avenir digne et durable à la pêche artisanale africaine, nous demandons à nos États – qui sont nos premiers partenaires – de mettre le cap sur l’Objectif de Développement Durable (ODD) 14.b, et de garantir l’accès aux ressources et aux marchés pour la pêche artisanale.
Nous sollicitons de nos États qu’ils :
- Premièrement : Garantissent des conditions de vie et de travail décentes aux femmes de la pêche artisanale.
- Deuxièmement : Garantissent l’accès des femmes au poisson, à travers des législations et des politiques de pêche qui protègent les ressources.
- Troisièmement : Encouragent et soutiennent les femmes et les jeunes, en leur offrant des meilleures conditions de travail, et des infrastructures adaptées.
- Nous demandons aussi à nos gouvernements de :
- Quatrièmement : Prioriser la consommation humaine de poisson : Pour ce faire, promouvoir une aquaculture responsable et produire des aliments alternatifs à la farine de poisson, et encourager des investissements adaptés pour la conservation, la transformation et la commercialisation en vue de nourrir les populations ; et
- Cinquièmement : Prôner la bonne gouvernance – ancrée dans la participation des acteurs, la transparence des processus de décision et la redevabilité vis-à-vis des citoyens -, comme socle essentiel, non seulement dans les politiques de pêche et d’aquaculture, mais également dans les politiques liées à la promotion de l’économie bleue.
Nous nous engageons à dialoguer avec nos États pour contribuer à la bonne gestion de la pêche et de l’aquaculture durables.
Nous attendons de même du côté de nos États.
Vive la pêche artisanale africaine, pour une disponibilité de la ressource au bénéfice des populations !
Vive l’Afrique !
Vive les femmes !