Abidjan: La Confédération Africaine des Organisations Professionnelles de la Pêche Artisanale (CAOPA) a organisé du 23 au 25 janvier 2023, à Abidjan, sur l’appui financier de la FAO et en partenariat avec la Fédération Nationale des Sociétés Coopératives et acteurs de la filière Pêche de Côte d’Ivoire (FENASCOOP-CI), un atelier de formation à l’intention des capitaines de pirogue de la Côte d’ivoire.
L’objectif du séminaire est de faire connaitre aux jeunes capitaines ou Boscos de la pêche artisanale, les enjeux sécuritaires, la nécessité de conserver les ressources halieutiques dans un contexte de raréfaction des ressources et un engagement responsable dans les actions.
Durant les 72 heures, les participants se sont familiarisés au cadre juridique définissant les critères de désignation des capitaines, la sélectivité des engins de pêche ; la sécurité en mer ; les nouvelles technologies de géolocalisation, entre autres.
Ils ont eu l’occasion de faire une immersion dans la société coopérative BAK et FILS située à Lokodjro (commune d’Atékoubé), et un fabricant de pirogue à fibre de vers ; un Boscos ; et un constructeur des DCP (dispositifs de concentration de poisson).
La formation est adressée à 25 Boscos et issus des sociétés coopératives membres de la FENASCOOP-CI.
Discours
Le Conseiller technique du ministère des ressources animales et halieutiques, le Dr N’Gandi SERGES, a présidé la cérémonie d’ouverture.
Dans son discours, il a souligné que le secteur de la pêche occupe, en Afrique, une place importante dans les politiques et stratégies de développement économique et social de par sa contribution significative à la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
« Le poisson issu de la pêche demeure, pour la population, une ressource de première importance, qu’il s’agisse de l’alimentation, de la nutrition, des revenus ou des moyens d’existence », a expliqué le Dr N’Gandi.
En Côte d’Ivoire, précise-t-il, le secteur halieutique tient une place de choix dans le domaine économique, social et nutritionnel.
Et d’ajouter : « le poisson est la première source de protéine animale et sa consommation est supérieure à 25 kg par habitant par an depuis 2020, et ce, en dépit de la faiblesse de la production nationale qui est généralement comprise entre 100 000 et 120 000 tonnes par an ».
Selon le Conseiller, pour faire face à cette demande, la Côte d’Ivoire a importé environ 600 000 tonnes de poissons en 2020.
« Malgré l’importance que revêt la pêche dans l’économie de notre pays, elle reste confrontée à de nombreux défis, notamment la surexploitation de la majorité des stocks halieutiques, à la pollution d’origine terrestre, aux impacts négatifs des transports maritimes et aux rejets en mer de divers déchets, notamment les plastiques », a-t-il fait savoir.
‘’Les défis de la pêche sont nombreux et c’est ensemble que nous arrivons à les relever’’.
Pour une gestion durable des ressources halieutiques, le Dr N’Gandi souhaite qu’« une attention particulière soit portée sur le maintien de la productivité de tous les écosystèmes exploités, et sur la promotion des technologies durables et respectueuses de l’environnement avec la participation de tous les acteurs du secteur et privé, responsables politiques, de l’industrie et des acteurs non étatiques ».
Pour lui, cet atelier contribue à la réalisation de cette condition sans laquelle, dit-il, « il nous sera difficile de faire face au succès de ces grands défis. Les défis de la pêche sont nombreux et c’est ensemble que nous arrivons à les relever ».
Le conseiller technique a invité les acteurs de la pêche de travailler de manière responsable pour la bonne gestion des ressources halieutiques. Car, « sans votre collaboration et votre implication sincère, il serait difficile de parvenir à une gestion durable des ressources halieutiques dans nos eaux », a conclu le Dr N’Gandi Serges.
La vice-présidente de la FENASCOOP-CI, Mme Oulou Monique Debora GNENE a au nom du président, Mamadou Bakayoko souligné : “nous connaissons tous les nombreux défis auxquels est confronté le secteur des ressources animales et halieutiques face aux nombreuses mutations de tous les genres dans le monde. Et la sécurité au cours de notre trajet et pendant l’exercice de nos activités est une de nos préoccupations majeures pour sauvegarder la vie de nos équipages et assurer la quiétude dans notre environnement de travail.”
Le Président de la CAOPA a déclaré que la formation des Capitaines de pirogue (Boscos) est une nécessité absolue. Il s’est demandé « Qui est capitaine ? Comment devient-on capitaine ? Quelle est sa responsabilité à bord de son embarcation ? »
Pour Gaoussou Gueye, « compte tenu des enjeux et les défis auxquels nous faisons face, notamment les plateformes gazières et pétrolières le long de nos côtes, il y aura forcément des délimitations au niveau de la mer. Et nos zones d’activité seront réduites. Donc, c’est une lourde responsabilité d’avoir une embarcation avec des vies humaines à bord ».
Faisant allusion aux accidents et des disparitions des personnes en mer, M. Gueye souligne la nécessité d’avoir des hommes formés et bien informés pour pouvoir manager leur équipage et leur embarcation.
Voir la vidéo de clôture de l’atelier
En plus des Boscos, les autres participants sont issus de l’administration des pêches, des partenaires au développement en relation avec le secteur de la pêche, ainsi que les responsables des communautés des pêcheurs.
Faut-il noter que la formation de Côte d’Ivoire est la troisième du genre qu’a organisé la CAOPA depuis décembre 2022.
Retrouvez les images et vidéos de la formation sur notre page facebook CAOPA.
Mamadou Aliou DIALLO