Bénin -Cotonou- La Confédération africaine des organisations professionnelles de la pêche artisanale (CAOPA), avec le soutien financier de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), a organisé un atelier de formation aux techniques de transformation et de valorisation des produits halieutiques pour les femmes transformatrices et mareyeuses du Bénin. L’événement s’est déroulé du 10 au 12 mai à la Bourse de travail de Cotonou.
Cet appui s’inscrit dans le cadre de l’amélioration de la structuration des filières halieutiques et du renforcement des compétences techniques et institutionnelles des acteurs dans les États membres de l’UEMOA. L’objectif général de cet atelier était de renforcer les capacités professionnelles des femmes transformatrices de produits halieutiques, en se concentrant sur l’utilisation des bonnes pratiques d’hygiène (BPH), les bonnes pratiques de fabrication (BPF) et les techniques innovantes de transformation et de valorisation des produits halieutiques.
Les participantes ont été formées sur l’utilisation et le respect des BPH et des BPF dans la transformation et la valorisation des produits halieutiques. Elles ont acquis les compétences nécessaires pour utiliser des techniques innovantes de valorisation dans la transformation et la commercialisation des produits halieutiques. L’approche mise en place visait à maîtriser les procédés, les paramètres d’innocuité face à une réglementation en constante évolution, ainsi que la conservation des produits et leur durée de vie. Il était question d’introduire des produits innovants pour créer un nouvel attrait nutritionnel et économique dans la transformation et la valorisation des espèces, en particulier celles à faible valeur commerciale.
Les femmes jouent un rôle important dans le secteur de la pêche, mais elles sont souvent confrontées à des obstacles qui limitent leur accès aux avantages économiques de ce secteur. Cet atelier avait également pour objectif de diversifier leurs activités, d’augmenter leur production, d’améliorer la qualité de leurs produits et de renforcer leur compétitivité sur les marchés nationaux, sous-régionaux et internationaux.
Le président de l’UNAPEMAB, Louis Victor Amétépé, a déclaré : “Le monde devient de plus en plus exigeant, à tel point que seules la qualité de vos produits et vos capacités managériales pourront vous permettre de vous en sortir.” Il a souligné les défis auxquels les femmes doivent faire face dans les activités de production halieutique, tels que les difficultés d’accès aux ressources, au financement et les conditions de travail pénibles. Il a ajouté : “Nos femmes ont besoin non seulement de renforcement des capacités, mais aussi d’appuis en équipements et matériels de travail. Nos pêcheurs artisanaux souffrent également de nombreux maux, surtout en ce moment où le monde fait face à la rareté des ressources halieutiques.”
Le Président de la CAOPA, Gaoussou GUEYE a conseillé les femmes de rester solidaires, transparentes et confiantes, tout en soulignant que les États ont l’obligation de mettre les femmes dans des conditions optimales de travail. « Cela n’est pas un privilège, c’est un droit ».
Il a promis que “la CAOPA continuera les plaidoiries auprès des États et des partenaires pour aider à améliorer les conditions de vie et de travail des femmes de la pêche artisanale africaine”.
Présent à l’ouverture des travaux, le Conseiller de à la commission de l’UEMOA Bénin, M. Ibrahima Karambé a déclaré : “Le secteur de la pêche occupe directement 5% de la population active de la sous-région, 77% des produits qui en sont issus sont destinés à l’alimentation humaine et sa contribution au PIB oscille autour de 5%.”
Il a ajouté : “Au regard de ces chiffres, vous conviendrez avec moi que la pêche joue un rôle stratégique dans l’économie de l’Union malgré certains dysfonctionnements, dont le faible niveau de transformation et de valorisation des produits halieutiques dans l’espace UEMOA dû aux faiblesses des capacités de transformation des acteurs.”
Il a également mentionné l’appui financier de 200 millions de FCFA accordé par la Commission de l’UEMOA, aux États membres, pour la structuration des interprofessions des filières de la pêche artisanale et de l’aquaculture.
Cet atelier a permis de renforcer les compétences des femmes transformatrices, écailleuses et mareyeuses de produits halieutiques et de les aider à améliorer les performances économiques de leur filière halieutique. Les participantes ont exprimé leur satisfaction et leur détermination à mettre en pratique les connaissances acquises, contribuant ainsi au développement de leur communauté et de leur secteur.
Durant la session pratique, la formatrice, Mme Seynabou CAMARA NDIAYE, Ingénieur des Pêches et de l’Aquaculture, Experte en valorisation des produits halieutiques a appris aux bénéficiaires, les techniques de transformations et valorisation des produits halieutiques telles que la préparation de la matière première, la conservation par le froid, les techniques de transformation artisanale améliorée, les produits cuits et les semi-conserves, les sauces pour les accompagner. À la fin de cette pratique, le poisson comme matière première a permis de faire des mets (Beignet de crevette, Croquette de poisson, Nem de poisson, Boulette de poisson, Tartine, Sauce blanche, Ketchup).
La représentante des femmes formées, Mme Kogbeto Agnès, transformatrice et mareyeuse à Parakou, a exprimé sa gratitude : “Nous, les femmes qui avons bénéficié de cette formation sur les techniques de transformation et de valorisation des produits halieutiques, ressentons une immense joie et une profonde gratitude. Cette formation a été une véritable opportunité pour nous d’améliorer nos compétences et de devenir des leaders dans notre domaine d’activités.”
Rolande Candide, une participante, a partagé son enthousiasme : “Je suis si heureuse d’avoir participé à cet atelier de formation. Les nouvelles compétences que j’ai acquises ont ouvert de nouvelles perspectives pour moi. Je vois désormais des opportunités de développement et d’amélioration de mes activités. Je suis fière de ce que je peux accomplir en tant que femme entrepreneure dans le secteur halieutique.”
Victor AHOMLANTO, représentant du Directeur de la Production Halieutique, a prononcé un discours lors de l’ouverture officielle de la formation. Il a souhaité la bienvenue aux différentes délégations et exprimé sa gratitude envers le Président de la CAOPA, le Président de l’UNAPEMAB et les partenaires financiers et techniques.
Victor AHOMLANTO s’est accentué sur l’importance de cette thématique dans le Programme d’Action du Gouvernement, en particulier dans le Programme Pêche et Aquaculture en action de l’UEMOA, qui vise à soutenir les complexes de transformation des produits halieutiques, les infrastructures et l’accès aux marchés des produits. Il a également fait mention sur la gestion des pertes post-captures dans un monde confronté aux défis du changement climatique et de l’insécurité alimentaire liée à la rareté des produits halieutiques.
Mamadou Aliou DIALLO