Pêche artisanale : la véritable économie bleue durable qui nourrit 200 millions de personnes
La pêche artisanale en Afrique représente bien plus qu’une activité traditionnelle. Elle est une source vitale de sécurité alimentaire, d’emplois et de résilience climatique. Alors que l’industrie halieutique reste sous les projecteurs, ce sont pourtant plus de 10 millions de pêcheurs artisans africains qui nourrissent plus de 200 millions de personnes. Comme le dit un pêcheur sénégalais : « Sans nos filets, des millions de familles ne mangeraient pas chaque jour. »
La pêche artisanale, pilier de la sécurité alimentaire africaine
En Afrique, 80 % du poisson consommé provient de la pêche artisanale. Chaque pêcheur nourrit en moyenne 17 personnes grâce à ses captures. Les produits issus de cette pêche sont locaux, accessibles et riches en protéines essentielles. Fatou, une vendeuse de poisson en Guinée, résume : « Le poisson, c’est la nourriture de tous les jours pour nos familles. »
Un modèle écologique face à la pêche industrielle
Contrairement aux chalutiers industriels qui détruisent les habitats marins, la pêche artisanale repose sur des techniques à faible impact. Ces pratiques sélectives génèrent 60 % moins d’émissions de CO₂ par tonne pêchée. Elles préservent les écosystèmes tout en respectant des savoirs millénaires transmis de génération en génération.
Une économie locale créatrice d’emplois
La pêche artisanale génère trois fois plus d’emplois par tonne de poisson que la pêche industrielle. Chaque pirogue fait vivre des familles entières : pêcheurs, transformatrices, vendeurs et transporteurs. Louis Amétépé Victor, président de la fédération des pêcheurs artisans au Bénin témoigne : « Quand une pirogue revient au port, c’est tout un quartier qui retrouve espoir. »
Les menaces actuelles
Les communautés artisanales subissent la surpêche des flottes industrielles étrangères, la pression des usines de farine de poisson, la pollution et les impacts du changement climatique. Malgré leur rôle vital, elles reçoivent moins de 1 % des financements climatiques mondiaux.
Des solutions concrètes existent
Il est urgent d’accorder aux pêcheurs artisans un accès préférentiel aux zones côtières et de mettre en place des systèmes de cogestion. L’innovation locale (applications météo, réfrigérateurs solaires, coopératives digitales) doit être soutenue. Enfin, la transparence est essentielle : accords de pêche et données de capture doivent être publiés.
La pêche artisanale n’est pas une relique du passé. Elle est l’avenir durable de l’Afrique bleue. Investir dans ce secteur, c’est garantir la sécurité alimentaire, la résilience climatique et une économie inclusive.
Aliou DIALLO




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