La CAOPA œuvre pour un financement adapté à la pêche artisanale

Banderole Financement

La Confédération Africaine des Organisations Professionnelles de la Pêche Artisanale (CAOPA) a organisé les 08 et 09 novembre 2022, à Thiès, un atelier de partage d’expériences sur des systèmes de financement alternatifs pour la pêche artisanale et réflexion sur un modèle adapté aux activités de femmes.

Cet atelier a pour objectif général de :« renforcer les capacités des femmes actives dans la pêche artisanale sur les systèmes alternatifs de financement de leurs activités ».  

 Partant du constat sur le mode de financement de la pêche artisanale qui révèle des systèmes existants de financement des activités peu contributifs à une véritable politique de modernisation des activités, il est apparu nécessaire de trouver un système de financement innovant et structurant, simple et adapté aux spécificités de la pêche artisanale.

C’est dans cette perspective que la CAOPA, agissant dans le cadre de l’Année Internationale de la Pêche et de l’Aquaculture Artisanales (IYAFA 2022), en partenariat avec la FAO, a organisé cet atelier. Il a réuni les femmes du Ghana, de la Gambie, du Togo, du Mali, de la Guinée Bissau, du Sénégal, de l’Ouganda, etc. pour discuter et échanger sur toutes ces initiatives dans le but de renforcer les capacités des femmes et de faire des options de systèmes durables.  

Femmes participantes à la formation sur le système de financement adapté PA
Femmes participantes à la formation sur le système de financement adapté PA

À l’ouverture des travaux, la vice-présidente de la CAOPA a relevé quelques difficultés auxquelles font face les femmes de la filière de la pêche artisanale africaine, pour le financement de leurs activités.

« Et comme nous sommes présentes à toutes les étapes de la chaîne de valeur de la pêche artisanale, du financement des sorties de pêche à l’achat du poisson à transformer, au transport et à la vente des produits transformés, lorsque l’argent vient à manquer pour financer nos activités, c’est tout le secteur qui le ressent », a signalé Madame Antonio Adama DJALO.

Elle ajoute : « Une femme qui ne peut pas acheter le poisson à transformer, cela affecte le pêcheur, la famille de cette femme, et même les consommateurs qu’elle nourrit au prix de son dur labeur ».

Mme Antonià a rappelé qu’au cours de leurs différentes rencontres, elles ont rêvé à avoir un financement adapté pour la pêche artisanale : « un système de financement accessible à toutes, de proximité, pérenne, qui implique les femmes bénéficiaires », a-t-elle précisé.

Au nom du Directeur des Pêches Maritimes, Monsieur Saïdou KANDE, a remercié la CAOPA sur le choix porté au Sénégal pour abriter cet important atelier.

Saïdou KANDE MPEM SN
Saïdou KANDE MPEM SN

Selon lui, le système de financement est un problème d’adaptation. « Certes les institutions financières contribuent à pallier en partie les difficultés, la CAOPA a initié des activités visant à faciliter le système de financement pour les femmes. À cela, il faut ajouter la mise en valeur du système de financement endogène d’autofinancement », a-t-il rappelé.

Au cours de cet atelier, trois pays (Sénégal, Ghana, Gambie) ont présenté leurs expériences en matière de financement suivi d’autres femmes d’autres pays qui sont aussi porteuses d’expérience.

À celles-ci s’ajoute la présentation sur Fish cash, une initiative personnelle de Monsieur Kader MBOUP, personne ne ressource.

Il est ressorti de ces présentations : La création de caisse de solidarité sur incitation de la CAOPA (caisse CAOPA Nianing (Sénégal), CAOPA Woman (Ghana), etc.) ; Un modèle de financement de proximité plus adapté pour les activités des femmes transformatrices ; Une confiance mutuelle dans le prêt octroyé ; Une maudite somme de démarrage facteur d’inclusion ; L’assemblée des femmes qui prennent leurs propres décisions ; Durée de 6 mois en général avant démarrage de l’octroi de prêt ; Un système de crédit réussi pour les femmes (femmes de Nianing) ; Argent gardé quelque part dans une banque, etc. 

Plusieurs recommandations ont été formulées à l’endroit des organisations professionnelles, à la CAOPA et aux États.  

Travail de Groupe
Travail de Groupe

Parmi ces recommandations, on note :

Faire des activités transparentes et pertinentes sur le terrain ; Diversifier les activités des femmes (AGR, moderniser les caisses, création d’une future banque, avoir des idées de projet) ; Renforcer les membres en capacités managériales ; Élargir les caisses dans tous les pays membres de la CAOPA ; Faire des études et diagnostics des caisses existantes ; Renforcer les lignes de crédit des femmes ; etc.

Mamadou Aliou DIALLO

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