Travail décent et résilience des écosystèmes marins : une priorité pour le Golfe de Guinée
Monrovia, Libéria – Du 11 au 13 décembre 2024 : Sous le thème « Promouvoir le travail décent et renforcer la résilience des écosystèmes marins pour la durabilité du secteur de la pêche », la 15ème Conférence des Ministres du Comité des Pêches du Centre-Ouest du Golfe de Guinée (CPCO) a réuni acteurs institutionnels, professionnels et communautaires à Monrovia.
Parmi les voix influentes, celle de Gaoussou Gueye, Président de la CAOPA, a marqué cette rencontre en portant haut les préoccupations des communautés de la pêche artisanale africaine.
Un événement d’envergure pour les pays du Golfe de Guinée
Organisée depuis 2007, cette conférence annuelle vise à promouvoir la coopération entre les six États membres du CPCO (Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana, Libéria, Nigéria, et Togo) pour une gestion durable des ressources halieutiques. Dans un contexte marqué par les défis de la surpêche, du changement climatique et des inégalités dans le secteur de la pêche, cette édition s’est penchée sur deux priorités essentielles : le travail décent et la préservation des écosystèmes marins.
L’atmosphère était à la fois studieuse et empreinte d’émotion. Les débats, animés et constructifs, ont mis en perspective les problématiques complexes auxquelles les communautés de pêche artisanale font face au quotidien.
Dès l’ouverture, le ton a été donné par William Y. Boeh, Directeur général adjoint de la NaFAA, qui a prononcé un discours de bienvenue au nom de la Directrice générale, l’honorable Emma Glassco. Elle a affirmé :
« En assumant la présidence du FCWC, le Libéria démontre son engagement indéfectible en faveur du leadership et de la collaboration dans le domaine de la pêche au niveau régional. Ce pays servira de plaque tournante pour ces discussions cruciales. »
Des messages porteurs d’espoir et d’urgence
« Les pêcheurs artisans sont les gardiens de nos écosystèmes marins, mais ils ne peuvent accomplir ce rôle sans un soutien clair et structuré », a déclaré Gaoussou Gueye lors de son intervention. Il a souligné que la protection et la gestion des zones réservées à la pêche artisanale sont fondamentales pour garantir à la fois la sécurité alimentaire et la durabilité des écosystèmes.
Le Secrétaire du FCWC, Dr. Gaston Antoine Djihinto, a quant à lui salué l’engagement collectif de tous les acteurs présents : « Votre soutien, votre collaboration et votre engagement sont des piliers essentiels qui renforcent notre action commune. Je tiens à remercier les Directeurs des Pêches et tous les partenaires techniques et financiers pour leur précieuse contribution. »
Le président Gueye a rappelé les engagements pris en septembre par les ministres de la pêche des pays ACP en Tanzanie : « Nous espérons que le CPCO réitérera son soutien à ces engagements et travaillera activement à leur mise en œuvre. »
Parmi les priorités énoncées, la co-gestion des zones de pêche artisanale a été également discutée. Il a insisté : « Cette approche transparente et inclusive doit intégrer tous les acteurs, y compris les femmes, pour garantir une gestion équitable des ressources. »
Le lien entre travail décent et résilience climatique
L’un des points forts des échanges a été l’impact du changement climatique sur les communautés côtières. « Certains villages de pêcheurs disparaissent à cause de l’érosion côtière, et les pêcheurs doivent s’aventurer de plus en plus loin en mer, où les conditions sont dangereuses », a déploré Gaoussou Gueye.
Pour remédier à cette situation, il a proposé des solutions concrètes, telles que :
- La formation des capitaines de pirogues pour renforcer la sécurité en mer.
- L’utilisation de technologies de géolocalisation, qui peuvent également servir à collecter des données pour une meilleure gestion des ressources.
- La promotion d’outils innovants pour les femmes, comme des fours de fumage améliorés ou des équipements utilisant l’énergie solaire.
Dans la salle, un sentiment de solidarité régnait. Les échanges passionnés et les témoignages poignants ont renforcé la conviction des participants quant à l’importance d’une collaboration régionale.
« La pêche artisanale n’est pas seulement un métier, c’est un mode de vie. Protéger ces communautés, c’est protéger notre patrimoine commun, » a déclaré un représentant du Libéria.
Une collaboration régionale renforcée
Les ministres présents ont convenu de renforcer leur coopération pour harmoniser les politiques de gestion des ressources halieutiques. « Il est temps d’agir ensemble pour sauvegarder nos écosystèmes marins », a insisté Gaoussou Gueye.
De son côté, Fred Antwi-Boadu, Directeur général de la Commission des pêches du Ghana, a insisté sur l’importance de la collaboration régionale pour atteindre ces objectifs : « La coopération entre nos pays est impérative pour parvenir à une durabilité à long terme. J’espère que tous les membres participeront activement à la mise en œuvre des périodes de fermeture, essentielles pour préserver nos ressources. »
Un avenir à construire ensemble
Alors que les lumières de Monrovia s’éteignent sur cette 15ème Conférence, un sentiment d’espoir anime les participants. « Ce que nous avons accompli ici n’est qu’un début », a déclaré Gaoussou Gueye en conclusion. « Ensemble, nous avons les moyens de transformer les défis en opportunités pour les générations futures. »
Cette conférence n’a pas seulement été un lieu de discussion, mais un véritable catalyseur d’action pour un secteur halieutique plus durable, plus équitable et plus résilient.
Mamadou Aliou DIALLO
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